Tunisie: Pétards et feux d'artifice - Ces bruits qui rythment nos nuits !

25 Mars 2024

Pendant le mois de Ramadan, qui coïncide cette année encore avec les vacances scolaires, on a bien souvent envie de faire plaisir aux enfants et de les épater. Pour cette raison, ils se procurent de petits explosifs souvent perçus comme un jeu, des emblèmes festifs, synonymes de joie et d'allégresse.

Comme il est difficile de ne pas céder à la tentation et de ne pas se joindre aux autres pour s'amuser, les enfants et les adolescents montrent une fascination pour les feux d'artifice et les pétards qui marquent leurs soirées avec un éclat de sons. Pourtant, derrière leurs scintillantes apparitions, en plus de la nuisance sonore avérée, ces objets peuvent se révéler extrêmement dangereux.

Une nuisance sonore

L'usage des pétards ou tout autre artifice de même nature soulève de nombreuses protestations de la population qui en subit les désagréments. Les tirs intenses et agressifs sont devenus une réalité vécue chaque soirée même après minuit dans un grand nombre de quartiers. Ils troublent le paysage sonore urbain, perturbant le sommeil et stressant les riverains.

Ces nuisances sonores sont dénoncées par une large majorité de personnes qui voudraient retrouver la quiétude, mais ne savent plus comment réagir face aux enfants en vacances qui jouissent de ces divertissements explosifs. Une autre réalité moins reluisante est que l'exposition à ce genre de bruit intense, même pendant un court moment, peut causer des dommages irréversibles à l'oreille interne.

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Les enfants qui manipulent les pétards, ainsi que ceux qui se tiennent à proximité sont alors exposés à une perte auditive soudaine ou progressive ainsi que des bourdonnements d'oreilles pouvant devenir permanents.

Des risques de brûlures et d'amputations

La tradition de faire exploser des pétards durant les soirées ramadanesques ou en été, en signe de joie et de festivité, peut parfois tourner au drame, car cette pratique est bien dangereuse.

En effet, en ce qui concerne la sécurité et les impacts sanitaires, quand un pétard explose, alors qu'on le tient encore en main, il libère une énergie et une puissance très importantes, ce qui peut créer des brûlures ou des amputations complètes du pouce, voire de plusieurs doigts. Il peut aussi y avoir des lésions irréversibles au niveau des yeux. Ces blessures occasionnées sont d'autant plus graves quand le « jouet » en question est de source inconnue, issu de circuits illicites et vendu de manière illégale.

Il est également crucial de considérer les effets que peuvent avoir les substances chimiques nocives libérées lors de l'explosion de ces objets. Dioxyde d'azote, dioxyde de soufre et autres particules fines, ces produits altèrent la qualité de l'air et les résidus non ramassés polluent le sol. Cette tradition bien ancrée a donc son lot de risques qui ne sont pas forcément liés à une utilisation inappropriée ou à un manque de prudence.

Des précautions dès l'achat

Selon plusieurs communiqués du ministère de l'Intérieur, le transport, l'importation, la production et la commercialisation des feux d'artifice et leurs dérivés sont strictement interdits.

En effet, on a annoncé, maintes fois, des saisies de grandes quantités de pétards, dont le coût est estimé à des centaines de milliers de dinars, à bord de véhicules qui les transportent ou parfois aussi chez les vendeurs. Des sommes colossales sont investies par les vendeurs, comme les parents tiennent encore à financer ces « divertissements explosifs» qui procurent des plaisirs sonores ou mêmes visuels, alors qu'ils doivent impérativement s'accompagner de mesures de précaution.

La question se pose alors de savoir comment agir auprès des adultes et les sensibiliser face à ces tirs en rafales qui effrayent même les animaux de la rue et qui sont devenus une habitude. En plus de réglementer la vente, l'utilisation des pétards et artifices sur la voie publique doit être contrôlée plus sévèrement, notamment à des heures tardives.

D'ailleurs, plusieurs pays européens imposent une autorisation auprès de la mairie pour l'usage de pétards et feux d'artifices, même dans son propre jardin et en périodes de grandes fêtes. Aussi, faut-il, peut-être, penser à saisir ces « jouets » même auprès des utilisateurs et à les pénaliser pour non-respect du voisinage et détention d'objets potentiellement dangereux ?

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