Burkina Faso: Le symbole

Le ton était suffisamment solennel. Le chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, dans un message, s'est adressé à ses compatriotes lors de la cérémonie de montée des couleurs, le 25 mars 2024 au Palais présidentiel. Ce message marquait également le lancement officiel de la première édition des Journées nationales d'engagement patriotique et de participation citoyenne, instituées en vue de consolider les bases de la Nation burkinabè, raffermir la cohésion sociale et le vivre-ensemble.

En résumé, le président de la Transition explique que le choix des dates de ces journées (les 26 mars et 2 octobre de chaque année et ce, pour 15 jours) n'est pas fortuit. Ainsi, a-t-il détaillé, la première date fait référence à l'engagement politique du Héros de la Nation, le Président Thomas Sankara, alors Premier ministre, lorsqu'il a prononcé l'un de ses discours historiques, « Qui sont les ennemis du peuple ? », le 26 mars 1983. Quant à la deuxième, le 2 octobre 1983, c'est le jour où il a prononcé le Discours d'orientation politique (DOP) de la Révolution démocratique et populaire.

Pour susciter un engagement patriotique et la participation citoyenne des Burkinabè à l'élan qu'on veut commun de reconquête du territoire national et de développement endogène, le symbole y est. Modèle d'engagement patriotique, référence de plusieurs générations de Burkinabè et de la jeunesse africaine en particulier, le capitaine Thomas Sankara ne peut qu'inspirer.

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A son actif, les exemples sont à profusion, allant de la consommation des produits locaux, l'émancipation de la femme, des travaux d'intérêt commun, des opérations manamana, l'effort populaire d'investissement pour lequel les agents publics ont cédé 05 à 12% de leur salaire pour permettre à l'Etat de construire des centres de santé, des écoles, des forages, des logements sociaux et de doter d'ambulances certaines localités éloignées.

Le produit « Thom Sank » se vend bien et même très bien. Sauf que tout dépend de la personne qui vend l'image. Au regard de l'engouement suscité par les actions engagées depuis plus d'un an, en vue de l'indépendance véritable, la souveraineté et par conséquent, la dignité, le gouvernement de la Transition peut compter sur une bonne partie des Burkinabè pour adhérer aux idéaux de ces journées.

L'adhésion est une chose, mais l'élan patriotique doit se sentir dans les actes. Maintenant lancées, ces journées d'engagement patriotique et de participation citoyenne n'ont de chance de réussir que si les Burkinabè de tous bords décident de changer véritablement dans les actes qu'ils posent au quotidien.

Et ce, au-delà de l'invite du chef de l'Etat à planter un arbre à chaque évènement heureux, contribuer à l'effort de paix, s'engager comme VDP, accomplir consciencieusement ses tâches d'agent public, protéger et respecter les biens publics, payer ses impôts, respecter le code de la route et consommer des mets et produits locaux.

En d'autres termes, c'est d'un Burkinabè nouveau, conscient que la Nation a besoin de lui pour se relever de cette crise sécuritaire et se construire dont on a besoin. L'histoire retient que seul le sursaut patriotique peut sauver les Nations en péril. Cette génération de Burkinabè ne doit pas faillir à ce devoir.

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