Afrique: Jeux Africains d'Accra / 88 médailles pour la Tunisie - Pas si mal que ça !

26 Mars 2024

Pour ces Jeux africains, les treizièmes dans l'ordre, la Tunisie s'est classée cinquième avec au total 88 médailles (22 or, 27 argent et 39 bronze).

Considérant l'importance de la délégation qui s'est déplacée à Accra et le choix fait pour ne pas entraver la préparation d'un certain nombre de nos champions, le classement final n'est pas si mal. En renforçant notre délégation, nous aurions peut-être réussi à grimper un peu plus dans la hiérarchie, mais nous considérons qu'il n'y a pas à rougir. Nos filles et nos garçons ont joué pleinement le jeu et il y a eu de bonnes performances qui ont permis à certains de gagner leur ticket pour Paris. Pour nombre d'entre eux, c'est l'amorçage d'une carrière.

Rappelons que la délégation tunisienne était composée de 143 athlètes dans 13 sports : 2 collectifs, volley-ball dames, et rugby dames et messieurs et 11 individuels. Le bilan final tunisien a été de 88 médailles: 22 or, 27 argent et 39 bronze.

Il fallait cibler

Par renforcement, nous entendons engagement de nos autres champions qui auraient pu rafler d'autres médailles et nous rapprocher de ceux qui nous ont précédés. En effet, il faudrait tenir compte d'un élément essentiel : seules cinq disciplines sportives ont ramené cette cinquième place. Cela ne s'est pas produit depuis 1995 à Harare.

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Une vérité s'impose au terme de ce bilan succinct et à laquelle nous devons absolument nous plier. Dans ce genre de manifestations, il faudrait assister en présentant nos meilleurs atouts par mesure d'économie. Il y a des sports qui n'auraient pas dû effectuer le déplacement. Nous ne les citerons pas pour éviter les polémiques inutiles. Leurs responsables se reconnaîtront. On récompense une sélection d'un sport donné en lui organisant un stage pour progresser davantage et non en l'engageant dans une épreuve où nous savons à l'avance que ce sera de la simple figuration.

Le Chef du gouvernement l'a si bien dit en rappelant que nous nous engageons pour remporter des médailles et vaincre, du moins pour participer au sprint final.

Cela revient à dire qu'avec une délégation réduite à une cinquantaine de personnes, nous aurions pu ramener le même nombre de médailles. Comme ce fut le cas en 2003, 2007 et 2011. Espérons que l'on changera d'optique avec les nouvelles désignations qui se feront certainement entendre de ce point de vue, surtout que le pays est proche de ses sous.

Une diffusion limitée

Ces Jeux africains d'ailleurs perdent de leur attrait, surtout lorsqu'on les désigne à quelques mois d'une manifestation autrement plus importante, les J.O. Indépendamment des initiatives que l'on prend pour intégrer des « sports » dont la diffusion est limitée juste pour gagner des... médailles, comme le «bras de fer sportif» (très en vogue dans ce pays) et qui a permis au Ghana et à l'Egypte de glaner respectivement 11 et 8 médailles.

C'est la raison pour laquelle nous devons cibler et nous fixer sur des choix qui préservent nos intérêts. Il n'en demeure pas moins que nous aurions dû participer à un certain nombre d'épreuves avec des équipes formées par les seconds des seniors. Tel que le font un certain nombre de pays pour les Jeux qui arrivent à des dates difficiles. Cela permet à ces «espoirs», que ce soit en sports individuels ou collectifs, de tâter du haut niveau.

Seules cinq disciplines sportives ont accédé à la plus haute marche du podium.

Avec en premier lieu, le taekwondo (9 or, 2 argent et 1 bronze).

Notons qu'en taekwondo, c'est un grand exploit qui a été réalisé avec 9 médailles d'or, dont 6 or en « kyorugi » (combats) et 3 en « poomsae » ( comme le kata en karaté inscrit pour la première fois à Accra). Il y a aussi la bonne performance du judo avec 6 médailles en or, 4 argent et 6 bronze), suivi de l'haltérophilie( 3 or 11 argent et 16 bronze).

Tout en signalant la navrante nouvelle concernant Ghofrane Belkhir, double championne du monde 2021 et championne olympique des jeunes en 2018, suspendue provisoirement pour contrôle positif pour présence du Carboxy-THC. Les autres sports ayant glané des médailles sont respectivement le tennis (3 or et 2 bronze), le karaté (1 or 3 argent et 2 bronze), la boxe ( 2 argent et 5 bronze ), la lutte (1 en argent et 3 bronze) et l'Athlétisme ( 2 en argent).

La première fois dans l'histoire

Pas de médaille d'or, c'est la première fois dans l'histoire que cela se produit depuis notre première participation en lutte en 1978...

L'athlétisme, pour sa part et pour la première fois, soit depuis 1973 à Lagos, n'a pas raflé de médaille d'or également.

Historique des bilans

En 2011 à Maputo, la Tunisie à remporté 29 médailles d'or pour une délégation de 57 sportifs dans 12 sports. En 2015 à Brazzaville, 23 en or pour 95 athlètes.

Le meilleur bilan tunisien est celui enregistré lors de notre participation 2007 à Alger où nous avions remporté 146 médailles, dont 50 en or, 39 en argent et 57 en bronze pour 256 athlètes inclus les quatre sports collectifs filles et garçons ( 7 sélections).

En 2007, on a 16 disciplines en or, alors qu'en 2019, 12 sports ont remporté l'or.

Côté absences, c'est bien entendu la natation qui a régulièrement remporté un grand nombre de médailles. Une première depuis 1963.

Révélations et confirmations

Un certain nombre de disciplines nous ont donc révélé ou confirmé des éléments à suivre et à encourager.

Les sports individuels et de combat surtout ont mis en évidence des jeunes pleins d'allant et de disponibilité pour figurer parmi les meilleurs au plus haut niveau. Il s'agit de ne pas les perdre de vue et de leur fournir les moyens qui répondent à leurs ambitions. Elles semblent bien grandes au vu de leurs belles prestations, où ils ont démontré qu'il faudrait compter avec eux. A la condition formelle de travailler plus dur et plus concentré sur des objectifs que l'on est en mesure de cibler dès à présent : les prochains JO par exemple.

Des carrières sur orbite

C'est l'affaire du Cnot et du département des sports de se mettre d'accord ( ?!) et de collaborer pour tenir à la disposition de ces éléments qui promettent, les conditions qui correspondent aux objectifs. Nous avons tendance à attendre la veille de ces engagements en se perdant dans les méandres des réunions, des hésitations et des doutes. Pourtant, il ne faudrait pas être grand clerc pour distinguer le bon grain de l'ivraie.

Les années passent vite et pour des jeunes que l'on souhaite placer sur la voie passante, la prise de contact est essentielle. Elle a le don de mettre le sujet en confiance et l'encourager à aller de l'avant. Une médaille, c'est l'entame d'un rêve. Un rêve qui se termine avec la fin d'une carrière. Le jeune doit le vivre et c'est ce que le personnel d'encadrement est chargé de lui transmettre : un message d'assistance en toute circonstance, de soutien, de compréhension et de complicité pour atteindre l'objectif.

Les médailles de la souffrance

Pour revenir à ces Jeux, c'est encore une fois les sports individuels et de combat qui ont porté les couleurs nationales à bout de bras. Cela est tout à fait normal, étant donné l'état d'esprit de ces combattantes et combattants qui sont, pour ainsi dire, habitués au challenge et au dépassement de soi.

Ce sont des jeunes filles et des garçons qui ont accepté de souffrir pour donner de la joie à leurs concitoyens et leurs familles accrochés aux nouvelles et pour qui les secondes sont si lentes à s'écouler. Ces jeunes sont admirables et leurs sourires en brandissant leurs médailles sont uniques.

Il s'agit donc de battre le fer tant qu'il est chaud et de sonner la mobilisation au retour de la délégation qui a assez bien rempli sa mission.

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