Congo-Kinshasa: Académie des Beaux-ARTs - « Oxymore », l'inattendu de Mingi Wingi

Impressionnante, la sculpture grandeur nature noire et grise en bouteilles plastiques a été présentée par Jean-Alain Masela, le 23 mars à la réputée école d'art congolaise, lors de la restitution des master classes de la première édition de l'événement organisé simultanément à Kinshasa et à Bruxelles, du 22 au 24 mars.

Le sculpteur écologiste Jean-Alain Masela Zuzi na Nzau et son équipe, onze étudiants de l'Académie des Beaux-Arts (ABA), ont répondu à l'attente de Mingi Wingi. « Créer ensemble l'inattendu », ils y sont parvenus en travaillant assidûment pendant deux jours. En effet, les 22 et 23 mars, ils se sont activés à réaliser « Oxymore : utile et dérangeant ».

Le titre, loin d'être anodin, le sculpteur susmentionné, concepteur de l'oeuvre, dit l'avoir choisi dans le but « de former et conscientiser au recyclage des déchets ». En effet, avant de se lancer dans la belle aventure commune qui les a occupés deux journées entières, il a pris soin de revenir sur son leitmotiv, à savoir la lutte contre la pollution plastique. L'occasion faisant le larron, il s'est appuyé sur le thème des rencontres, savoir que pour plusieurs, « l'abondance est intimement liée au développement de la société industrielle et au ravage écologique qu'il a entrainé ».

%

Travailler à la réalisation d'Oxymore a relevé du défi. En effet, considérant son timing personnel habituel de travail, Jean-Alain Masela affirme qu'il s'agit là d'un vrai record. « En temps normal, je travaille seul et j'aurai sûrement mis trois fois plus de temps à créer », a-t-il dit au Courrier de Kinshasa. Le sculpteur a ainsi salué le concours des étudiants qui, de son avis, ont été à la hauteur de la tâche qu'ils ont menée avec énergie. « Nous avons travaillé deux jours à temps plein avec plusieurs mains pour y arriver », a-t-il expliqué. Le résultat se passe de tout commentaire.

Prisonniers du plastique

L'assemblage des bouteilles froissées terminé autour de l'armature métallique, sept cents, selon le compte fait par un des étudiants, il a fallu procéder aux finitions. Placer les goulots sur la tête du personnage, en couvrir ses épaules, de manière linéaire les aligner le long de ses bras joints dans son dos et de tout le corps, sur les deux côtés, de la ceinture aux chevilles. Et, quelques-uns plantés çà et là sur le reste du corps, buste et cuisses.

Objet de fascination de la salle, plusieurs n'ont pas résisté à l'envie de garder un souvenir d'Oxymore quitte à se faire photographier à ses côtés. L'oeuvre ressemble à une sorte de personnage de science-fiction avec sa patine grise et noire. Porteur d'une forte symbolique à travers sa posture, les mains dans le dos et les genoux quelque peu pliés, Oxymore est prisonnier. « Nous sommes quasiment prisonniers du plastique qui nous sert et nous encombre en même temps, je l'exprime avec "Oxymore : utile et dérangeant". C'est la triste condition qui ne va cesser d'empirer si l'on ne fait rien », a soutenu Jean-Alain Masela. Et de poursuivre, dans la présentation de sa nouvelle création : « Nous devons choisir de recycler les déchets, en l'occurrence, les bouteilles plastiques après en avoir bu le contenu », sous les ovations du public admiratif.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.