Congo-Kinshasa: ART d'Eco - Jean-Alain Masela ajoute de la finesse au recyclage et à l'art de la récupération

Événement inédit de ce premier trimestre de 2024 au Centre Wallonie -Bruxelles, l'exposition individuelle du designer et sculpteur écologiste a mis à découvert son savoir-faire artistique autour d'une vingtaine de réalisations toutes superbes, donnant une seconde vie à des objets déjà utilisés, du 22 février au 9 mars.

Hors du commun, le travail du plasticien s'est laissé découvrir à travers treize oeuvres en bouteilles plastiques et sept objets utilitaires en divers matériaux recyclés. Art d'Eco, allusion à la marque de fabrique de Jean-Alain Masela Zuzi na Nzau, les bouteilles en plastique recyclées, est aussi un coup de projecteur sur sa créativité. Surfant entre l'écologie et l'art, il s'est illustré dans la sublimation d'objets inutiles qu'il ne rend pas qu'utiles allant jusqu'à en faire des œuvres créant convoitise et admiration des visiteurs.

Il s'évertue à transformer de vulgaires déchets, notamment les bouteilles en plastique dont le Kinois a hâte de se débarrasser après s'être désaltéré. Les œuvres d'art et autres objets utilitaires du quotidien créés à partir d'objets normalement destinés à la poubelle stupéfient. En effet, grâce à une technicité qu'il exerce il y a à peine près de trois ans maintenant, il invite à regarder autrement nos déchets, quitte à les transformer à notre tour en oeuvre d'art dignes de figurer parmi les pièces de décoration les plus appréciées de nos salons, bureaux, jardins privés et même publics, etc.

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Du hall d'entrée à la grande salle d'exposition au second étage du nouveau centre, en passant par les couloirs, les visiteurs allaient de surprise en surprise. Accueillis au bas des escaliers, dans le hall d'entrée, par l'imposant Maracassiste déjà présenté à l'exposition Rumb'art, les visiteurs ne s'attendaient pas à découvrir encore plus beau en haut.

En effet, après avoir gravi la première partie des marches qui séparent le hall du premier niveau, l'on se retrouvait nez à nez avec L'inconnu, un tableau abstrait. L'oeuvre dorée en relief faite de bouteilles de plastique sur une toile noire paraissait étincelante de beauté. Et, arrivés au premier étage, les mains ouvertes de Yambi, belle sculpture d'une jeune demoiselle annonçait déjà la couleur de l'exposition, souhaitant la bienvenue avec le geste qui va avec, yambi, qui en lingala veut dire bienvenue.

Les femmes de l'exposition Art d'Eco n'étaient pas que splendides. Elles incarnaient aussi plusieurs des facettes qui caractérisent leur quotidien. Femme du grand fleuve, inspirée de la célèbre oeuvre de Camara Laye, 'Femme noire, femme africaine', un panier de poissons à la main ne passait pas inaperçue aussi grâce à ses belles courbes.

Terre nourricière, rappelant le thème universel de la mère et l'enfant, évoquait la gardienne du foyer. Mpidi, hommage à la maraîchère portant dans son dos la hotte traditionnelle à bretelles, est le nom éponyme de ladite hotte en kikongo. Remplie de la récolte de ses champs, elle témoigne du dur labeur de sa porteuse accroupie. Tout comme le reste des sculptures, l'on avait de la peine à identifier la belle oeuvre en plastique en tant que telle eu égard à sa coloration, patine noir et or, et à ses motifs stupéfiait plus d'un.

Danseur pende, un personnage familier

Perdus dans l'univers de beauté offert par le plastique sublimé de manière étonnante, les visiteurs redécouvraient le Minganji, le fameux masque en forme de disque solaire caractéristique du Danseur pende, c'est d'ailleurs ainsi que choisit de l'appeler l'artiste. Du point de vue de Jean-Alain Masela, il fallait une oeuvre qui soit familière au public dans le décor insolite de l'exposition qui ne cessait de surprendre et surtout charmer.

Du côté design, l'artiste, designer de formation qui, rappelons-le, est devenu sculpteur de manière inattendue (découvrant par sa femme la possibilité de froisser une bouteille en plastique), n'a pas fait dans le connu. Nkunga, un baffle réalisé avec un réservoir d'essence de voiture recyclé était carrément bluffant. Et les lampes, il y en avait trois, ne passaient pas inaperçues non plus.

La plus convoitée, Moyi ya tongo, était, comme pole 1 et 2, réalisée avec un bout de tuyau coupé en biseau posé sur un socle de disque coupe carrelage. Accessoirisé avec un chapeau en grillage recourbé, il était l'objet le plus admiré. Et, parmi ces chutes de matériaux recyclés, restes ramassés dans divers chantiers, il y avait aussi des vitres qu'il a choisi de graver ensuite. Ces gravures sur vitre, notamment des calebasses, donnaient un charme nouveau aux vitres qui se révélaient admirables sous un nouveau jour.

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