Afrique Centrale: Comment préserver les sources en eau du bassin du Congo ?

interview

L'eau c'est la vie. La pertinence de cette assertion n'est plus à démontrer tant l'eau est indispensable à tous les organes vivants, sans elle la vie ne tiendrait pas. Pour Emile Aurélien Bongouandé (1), attaché à la sauvegarde du potentiel dont dispose son pays, le Congo, et globalement la région du bassin du Congo, préserver la qualité et la quantité de l'eau disponible passe par l'assainissement des rivières menacées par les phénomènes naturels d'encombrement et la pollution due à l'action de l'homme. Entretien.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.). M. Emile Aurélien Bongouandé, les questions de l'eau semblent vous préoccuper au plus au haut point. Comment expliquez-vous cette position ?

Emile Aurélien Bongouandé (E.A.B.) : Comme vous le savez, le Congo, notre pays, a la chance d'être arrosé par plusieurs cours d'eau, et il fait partie de la vaste région du bassin du Congo, considérée comme le deuxième poumon de la planète en raison de ses énormes potentialités naturelles. Mais nous devons oeuvrer à ce que nos rivières, nos forêts, soient entretenues pour que l'eau ne vienne pas à manquer du fait de notre négligence, ou d'activités susceptibles de nous priver de cette denrée indispensable à notre existence.

L.D.B. : Selon vous, à quels niveaux d'intervention pourrait-on agir pour que l'eau demeure abondante et saine à la consommation ?

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E.A.B. : Je considère qu'il faut traiter les fleuves navigables, les rivières secondaires, les canaux et les lacs. La population rurale de nos pays a de tout temps consommé l'eau des rivières et des sources sans trop de grands problèmes de santé. Il conviendrait de pallier les insuffisances des programmes et des investissements gouvernementaux en garantissant la qualité et la quantité des eaux qui nous entourent.

L.D.B. : Concrètement, qu'est-ce qui menace les cours d'eau du Congo et de la sous-région ?

E.A.B. : Le manque d'entretien des fleuves gène la navigation, surtout en saison sèche ; la végétation sauvage constitue à présent d'épaisses moquettes de plantes diverses sur lesquelles s'effondrent des arbres en fin de vie ; des jacinthes et de nouvelles espèces floristiques se sont introduites, aggravant le phénomène d'encombrement des cours d'eaux.

L.D.B. : Quel message vous inspire ce tableau alarmant sur la question de l'eau ?

E.A.B. : Nous avons célébré en ce mois de mars la Journée mondiale de l'eau. Nous devons prendre conscience individuellement et collectivement de l'urgence de préserver nos sources en eau par l'entretien de tous nos bassins, au risque d'ajouter aux conflits d'autres ordres ceux liés à l'eau qui sont aussi préoccupants.

(1) Emile Aurélien Bongouandé, ancien ministre, est actuellement le vice-président de l'Association des ressortissants du monde d'eau (Arem'eau) dont le siège est Brazzaville.

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