Congo-Kinshasa: Les autorités s'attaquent à la surpopulation carcérale sous le regard critique de la société civile

La surpopulation de la plus grande prison du pays, la centrale de Makala située à Kinshasa, est inquiétante. Si une commission gouvernementale a bien été dépêchée sur place pour évaluer la situation et réduire la population des détenus, sa composition pose question, dit le société civile.

En RDC, les autorités s'attaquent à la surpopulation de la plus grande prison du pays. Construite pour 1 500 détenus, la prison centrale de Makala située à Kinshasa, en compte aujourd'hui près de 15 000. Ce sont 67 détenus qui y ont été libérés, jeudi 28 mars, et d'autres pourront aussi quitter cette maison carcérale, selon le procureur général près la Cour de cassation.

Inquiétudes sur la composition de l'équipe

Une commission a été dépêchée sur place pour analyser les dossiers des détenus. Mais la société civile exprime des inquiétudes face à la composition de cette équipe. Arrestations arbitraires, retard des jugements, emprisonnements sans dossiers. Des voix s'élèvent au sein de la société civile pour y inclure d'autres composantes.

Pour Dieudonné Mushagalusa, coordonnateur du panel d'experts de la société civile congolaise, « les magistrats sont ceux qui sont à la base de cette seule population carcérale, et donc eux-mêmes ne peuvent pas être juges et parties, par rapport à l'objectif de la commission réseau. Nous avons une crainte que les cas qui sont valablement prévus pour être libérés ne puissent pas être libérés, étant donné qu'il n'y a pas d'autre mesure de contrepoids pour vérifier si, réellement, ceux qui sont libérés sont ceux qui devraient l'être. »

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« Commission tripartite indépendante »

« Pour nous, donc, poursuit Dieudonné Mushagalusa, il faut une commission tripartite indépendante, au sens véritable du mot, composée des magistrats, de quelques parlementaires mais aussi - et surtout - d'acteurs-défenseurs des droits humains pour s'assurer que les dossiers de ceux qui sont libérés sont réellement ceux qui doivent être libérés, mais également que l'on n'est pas en train de faire des monnayages de ces cas-là pour se rassurer que, sur les 15 000 détenus à Makala, on puisse arriver quand même à libérer même 5 000 par rapport à la gravité des cas. »

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