Madagascar: Plébiscités lors du week-end de Pâques, les taxis-brousses font face à des routes dégradées

À Madagascar, les taxis-brousse envahissent les routes nationales pour le week-end pascal. La majorité des voyageurs a déjà pris la route, mais ce dimanche 31 mars encore, un service minimum est assuré pour permettre aux retardataires de relier les régions et de passer Pâques en famille. Sur l'île, où ces minibus sont le seul moyen de transport en commun abordable, la période représente un pic d'activité pour les compagnies de taxis-brousse. Et surtout un véritable défi logistique face à des routes de plus en plus dégradées.

Les moteurs de taxis-brousse grondent pendant que les ouvriers s'activent au chargement des bagages. Départ imminent pour Mélodie. La jeune femme de 25 ans, son enfant au bras, doit relier Majunga au nord du pays, où elle s'apprête à passer Pâques en famille. Un périple de plus de 500 kilomètres l'attend : « Ça fait un peu peur parce qu'on voyage avec les enfants. Mais quand il le faut, il le faut. Il paraît que ce sera douze heures [de trajet], mais on ne sait pas. »

Quatorze heures

Ces derniers mois, il faut compter - en réalité - quatorze heures pour relier Majunga. Au fil des dégâts laissés par les aléas climatiques successifs, les chauffeurs voient les routes se dégrader à vue d'oeil et les trajets se rallonger encore un peu plus. Une situation qui oblige à plus de précautions, explique Andrianina Tombotsoa, directeur d'exploitation de la compagnie de taxis-brousse Soatrans Plus : « Nous avons mis deux chauffeurs par voiture pour éviter les accidents. On a aussi mis en place une discipline selon laquelle toutes les voitures ne peuvent pas installer des pneus d'occasion mais seulement des pneus neufs. C'est indispensable. Les risques se présentent partout. Et si on utilise des pneus d'occasion, cela peut se crever à tout moment ! »

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« On est stressés »

Une pression supplémentaire qui pèse directement sur les conditions de travail des chauffeurs, témoigne Safidy, l'un d'entre eux, les mains vissées sur le volant : « On est stressés. Il y a des clients fâchés à cause des longs trajets. Ils nous disent qu'ils sont fatigués et nous demandent d'aller plus vite. »

Le « bal » des va-et-vient des taxis-brousses continuent dans cette station du centre de la capitale. Les trajets s'annoncent difficiles mais n'ont pas dissuadé les Malgaches de prendre la route pour Pâques. Presque aussi importante que Noël, cette fête chrétienne est largement célébrée sur la Grande-Île.

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