À 5 jours de la fin du dépôt des dossiers de candidature, le groupement Isika Rehetra Miaraka Amin'i Andry Rajoelina continue d'entretenir le suspens.
L'incertitude est totale au sein des états-majors politiques dans le cadre des élections législatives du 29 mai prochain. À 5 jours de la date de clôture du dépôt des candidatures, les tractations battent leur plein et la cacophonie semble avoir pris place, aussi bien au sein de la plate-forme pro-pouvoir que dans les rangs de l'opposition. D'après les informations émanant des membres de l'Organe de Vérification et d'Enregistrement des Candidatures (OVEC), aucun dossier n'a été reçu au niveau de nombreuses circonscriptions électorales, en l'occurrence les 6 districts d'Antananarivo Renivohitra, mais aussi au niveau des autres Chef-lieux des ex-Province.
Du côté du groupement » Isika Rehetra Miaraka Amin'i Andry Rajoelina « , bon nombre de prétendants, y compris les actuels députés élus sous les couleurs de l'IRD, ne seraient même pas assurés d'être choisis pour porter le maillot orange. Pour l'heure, les responsables sont encore en plein casting. Notre source a même fait savoir que le président Andry Rajoelina lui-même, participe à la sélection. Depuis plusieurs jours, le Chef de l'Etat serait présent à l'Arena Ivandry et participe activement aux concertations avec les chefs des partis membres de la plate-forme politique pro-régime pour assurer la sélection.
Places limitées
En effet, en ce début de second mandat, tous ceux qui ont contribué à la campagne électorale pour la réélection du président espèrent tous devenir députés. Mais les places sont limitées et ce ne sera pas tout le monde qui pourrait prendre le TGV en marche. Toutefois, aux dernières nouvelles, au niveau de certaines circonscriptions, les candidats ayant obtenu le mandat de l'IRD auraient déjà été choisis. Les indiscrétions annoncent Marie Michelle Sahondrarimalala et l'actuel député Seth Rajoelina pour Fianarantsoa I, Lalatiana Rakotondrazafy et Elysée Ranarivelo à Antsirabe, Zoky Andry à Arivonimamo, mais aussi les Naivo Raholdina TANA V, l'ancienne ministre de la Population Princia Soafilira, ainsi que l'actuel député de Belo sur Tsiribihina Jeannot Herilala Rabemanantsoa.
Panique
Mais cette longue attente et ces tergiversations provoquent un sentiment de panique dans les rangs des partisans du Volomboasary. Ceux qui ont participé à la campagne électorale du candidat Andry Rajoelina durant la dernière élection présidentielle de novembre 2023, particulièrement ceux qui ambitionnent de briguer une place de député à Tsimbazaza, commencent à s'impatienter. Certains d'entre eux menacent de se présenter sous une liste indépendante au cas où leur noms ne figureraient pas dans la liste des candidats du pouvoir.
Scission. Mais à l'allure où vont les choses, face à cette sélection difficile de candidats, les deux camps encourent un sérieux risque d'implosion. En effet, pouvoir et opposition sont sous la menace d'une scission. Bon nombre des partisans du Tiako I Madagasikara et ceux du TGV/IRD envisagent actuellement de se présenter en tant qu'indépendants et se disent prêts à rivaliser contre le candidat choisi par le bureau politique de leur propre parti.
C'est le cas notamment du Colonel Ramboasalama à TANA IV et du Colonel Jules Rabe à Toliara pour le TIM, ou du député Rossy et d'autres grandes figures du TGV/IRD et des associations de soutien au président Andry Rajoelina dans plusieurs districts. Certains de ces futurs dissidents et/ou de ces prétendants malheureux (c'est selon) ont déjà commencé leur campagne électorale et ont exprimé leur détermination à se présenter sous une liste indépendante.
Nul n'ignore que ceci pourrait favoriser la dispersion des voix au profit de l'autre camp. Les élus indépendants joueront aussi un rôle déterminant au sein de la Chambre basse dans la mesure où ils ne sont pas tenus par les disciplines de parti et cela pourrait être fatal lors des votes à la Chambre basse. Mais en attendant, il faudrait pour les deux camps, songer à résoudre les problèmes de frustrations et les gueguerres internes qui risqueraient de porter atteinte aux résultats des scrutins.
