Madagascar: Mémoria / Récits d'une autre histoire - Une nouvelle exposition à la Fondation H

Après 10 mois d'ouverture et plus de 110 000 visiteurs, la Fondation H inaugure une nouvelle exposition ce jour. Il s'agit de Memoria : récits d'une autre histoire.

Ce projet, sous le commissariat de Nadine Hounkpatin et Céline Seror, rassemble le travail de 22 artistes issues de 15 pays d'Afrique et des diasporas, dont Joey Aresoa, Olivia Bourgeois, Amalia Ramanankirahina, Marie-Claire Messouma Manlambien, entre autres. Il incarne l'idée d'une mémoire collective composée d'une myriade de récits, d'histoires, de questionnements et d'expériences éparpillés dans nos mémoires individuelles, personnelles, intimes. « Lorsque la parole et la mémoire sont oubliées, tuées, effacées ou tronquées, dévoiler un contre-récit, faire coexister des histoires plurielles et révéler les non-dits devient une urgence, à laquelle ces 22 artistes invitées ont répondu », soulignent les commissaires de l'exposition.

Contexte malgache

Cette exposition itinérante en est actuellement à sa quatrième étape. Déjà exposée à Bordeaux en 2021, à Abidjan en 2022 et à Yaoundé en 2023, la voici accueillie par la Fondation H dans la capitale malgache. Les commissaires ont repensé à la fois les oeuvres présentées et la liste d'artistes à chaque itinérance de cette exposition, en gardant sa pertinence et en l'adaptant aux lieux dans lesquels elle est présentée. L'exposition a donc été développée dans et pour le contexte malgache, en dialogue étroit avec l'équipe de la Fondation H et la scène artistique locale. Les oeuvres sélectionnées explorent la peinture, le textile, la sculpture, la vidéo ou encore la performance. Elles composent un parcours faisant écho à une lecture démystifiée de pans d'Histoire et de croyances communément divulguées au sujet du continent africain et à la manière dont certains imaginaires sont encore à l'oeuvre dans les domaines économiques et de redistribution de ressources.

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Trois chapitres

L'exposition se déploiera donc en trois chapitres. Le premier intitulé « De l'intime à l'universel : recréer une histoire commune » explore les différents chemins empruntés par les artistes pour révéler, à partir de leurs expériences personnelles ou intimes, une mémoire collective. Le deuxième chapitre, intitulé Quand la mémoire fait oeuvre politique, interroge la mémoire dans sa dimension critique : la manière dont les artistes s'en saisissent comme méthode de dénonciation, notamment dans les questions liées au genre, au post-colonialisme, à la représentation du corps noir ou encore à l'exploitation des corps et des ressources naturelles. Enfin, le troisième et dernier chapitre du parcours lève le voile sur un futur créatif, décomplexé, fort d'une mémoire assumée et célébrée. Un dialogue infini entre l'art, les sciences, les nouvelles technologies et une forme de militantisme social, terreau fertile à l'écriture de récits novateurs et subversifs.

Memoria sera exposée à la Fondation H jusqu'en février 2025.

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