Afrique: Derniers JIOI à Madagascar - Révélations troublantes d'un élément de l'équipe nationale

Sept mois après la fin des derniers Jeux des îles de l'océan Indien (JIOI), tenus en terre malgache, un joueur de l'équipe nationale nous a révélé, sous couvert de l'anonymat, les écarts auxquels se seraient livrés certains. Il dit avoir décidé, après mûres réflexions, de rompre le silence maintenant car il en a marre de la situation chaotique dans laquelle se trouve le handball mauricien. Il en a marre de voir cette discipline pour laquelle il voue une grande passion sombrer dans les abîmes. Ce, dit-il, par la faute et l'absence de vision de l'actuelle équipe dirigeante. Il souhaite que son témoignage apportera un vent de changement en faveur d'une véritable évolution du handball local.

Le joueur nous raconte qu'un soir, après l'élimination de nos deux sélections, la délégation de handball mauricien, presque dans sa totalité, est sortie pour aller en boîte de nuit. Histoire de se défouler un peu et d'oublier les contre-performances qui nous ont privés de figurer dans le dernier carré. Un joueur serait resté dans les toilettes de la boîte pour être retrouvé seulement le lendemain matin, apparemment par les gardiens ou les agents de nettoyage, complètement «défoncé».

Si ce fait est avéré, cela soulève pas mal d'interrogations : comment est-ce que ce n'est que le lendemain matin qu'on l'a retrouvé ? Cela veut-il donc dire que le groupe de Mauriciens est reparti à leur lieu d'hébergement sans le joueur ? «Il paraît que personne n'aurait remarqué son absence», répond notre interlocuteur qui souligne : «Il y avait deux transports. Un pour les garçons et l'autre pour les filles. Maintenant, il y avait, allons dire, un troisième transport, dans lequel circulait un cercle très sélect composé des dirigeants de la fédération et de leurs protégés. Le garçon retrouvé dans les toilettes serait un de ces protégés.» Cet incident, s'il est avéré, serait donc très grave.

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Selon notre interlocuteur, il paraît que les petites virées nocturnes du petit groupe de privilégiés seraient assez fréquentes. «Ils essayaient d'être discrets, pour éviter surtout peut-être que le head coach le sache, mais ça se sait qu'ils sortaient. D'ailleurs, une fois, le head coach Davor Brkljacic est entré dans une chambre pour sortir un des garçons du lit pour qu'il se rende à la session d'entraînement qu'on avait prévue. Le garçon en question n'arrivait pas à se réveiller. Il y aurait même une vidéo filmée par quelqu'un montrant cette scène. Seules deux raisons, selon moi, peuvent expliquer celle-ci : soit le garçon est sorti la veille, soit il est parti se coucher tard. Dans les deux cas, c'était un acte d'indiscipline et cela joue définitivement sur la performance du joueur et celle du collectif.» Pourquoi n'y a-t-il pas eu de sanctions ? «Posez-vous la question : si ceux qui étaient censés faire régner la discipline respectaient eux-mêmes les règles et leur statut ? Franchement, moi je suis parti à Madagascar avec l'objectif de tout donner pour un podium. Plusieurs joueurs partageaient cet objectif. Mais pas tous. Malheureusement.»*

Et pourquoi n'avoir pas remonté tous ces écarts plus tôt, ou au moment même où ils se sont produits ? «La situation avant les JIOI était loin d'être idéale, au vu des divers manquements dont la presse, elle-même, a fait état. Il y avait une mauvaise ambiance et au niveau des joueurs, on n'a pas voulu en rajouter d'avantage. Pour bon nombre d'entre nous, comme je vous l'ai dit, on voulait rester concentré sur la performance et faire ce qui était possible pour bien terminer le tournoi.»

«Cela me fait mal de voir cette discipline que j'aime tant prise en otage par les dirigeants. Aujourd'hui, l'AMH a une dette de plus de Rs 10 millions à rembourser. On n'a plus de tournois, plus de festivals, plus aucune activité. Les handballeurs ne méritent pas ça. Il faut un changement. Et vite.»

Pour notre part, au vu de ce que nous a raconté cet élément de l'équipe nationale, compte tenu du fait que c'est le bien-être des handballeurs qui est engagé, on dira tout simplement, qu'il y va de la responsabilité du ministère de l'Autonomisation de la jeunesse, des Sports et des Loisirs d'agir.

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