Ike Ngouoni est libre. L'ancien porte-parole de la présidence de 2017 à 2019 est sorti de la prison centrale mercredi 3 avril. Il avait été condamné en 2022 à huit ans de prison pour détournements de fonds publics dans le cadre d'une opération anti-corruption baptisée Scorpion. D'autres hauts responsables emprisonnés dans le cadre de cette opération ont été relâchés depuis le coup d'État militaire en août 2023.

« Nous ne réalisons pas. Pour le moment, c'est trop surréaliste », confie-t-on dans l'entourage de Ike Ngouoni après sa libération. L'ancien porte-parole de la présidence vient de passer près de cinq ans en détention, depuis son arrestation en septembre 2019. Il était accusé d'avoir géré plus de sept milliards de francs CFA dans le cadre de ses fonctions, mais de ne pas avoir pu justifier l'utilisation de cet argent destiné à financer la communication présidentielle. Ses avocats avaient dénoncé une condamnation injuste et loin de la réalité.

On ne connait pas encore les raisons de sa libération, mais beaucoup pensent à une grâce présidentielle, même si au Gabon, il est de tradition de ne pas l'accorder tant qu'une affaire est en cours. Or, pour Ike Ngouoni, un jugement de la Cour de cassation était encore attendu dans quelques semaines.

Plusieurs hauts responsables arrêtés dans le cadre de l'opération Scorpion ont en tout cas déjà bénéficié d'une grâce du président Brice Oligui Nguema. Selon une bonne source, le chef de l'État a récemment demandé une liste de ceux qui sont encore détenus, comme Christian Patrichi Tanasa, ancien directeur de la compagnie nationale des hydrocarbures.

Certains voient dans ces libérations des actes aussi politiques. « Le président montre aux Gabonais qu'il est différent des Bongo. Il libère des gens mis en prison par l'ancien système et dont les malheurs ont entraîné une certaine sympathie pour eux », analyse un observateur.