Congo-Brazzaville: Evolution remarquable de la presse sportive au pays indépendant - Héritage et avenir (Suite et fin)

La presse sportive du Congo indépendant a connu une évolution remarquable depuis ses débuts, avec des figures emblématiques telles que Sylvain Bemba, également connu sous le pseudonyme "Le 24e homme", qui a marqué le paysage des journalistes sportifs noirs au Moyen-Congo à travers La Semaine de l'AEF, rebaptisée plus tard La Semaine Africaine à partir de 1952. Les successeurs de ces pionniers se sont diversifiés en journalistes sportifs travaillant dans l'audiovisuel et dans la presse écrite.

Dans le domaine de la chronique sportive audiovisuelle, seules les émissions radio ont réellement percé. Même les figures notables de la télévision ont d'abord fait leurs preuves à la radio, une tradition que les nouveaux journalistes cherchent à perpétuer jusqu'à ce jour.

Malgré quelques incursions brèves de journalistes comme Guy Nöel Sam'Ovey Panquima ou Auguste Mpassi-Muba à Radio Congo dans les années 1960, 1970 et 1980, c'est à partir de 1965, lors de la tenue des premiers Jeux africains au Congo, que des noms tels que Ghislain Joseph Gabio et Germain Bisset en langue française, Henri Pangui en lingala et Jean Bruno Ousmane Thiam en kituba ont émergé. A côté, un certain Paul Okouo. Ces héritiers de François Itoua ont laissé une empreinte indélébile dans le domaine du commentaire sportif, inspirant les générations futures.

Ghislain Joseph Gabio est notamment connu pour avoir popularisé l'expression "Tao Tao" pour décrire une ambiance sportive chaude, tandis que Germain Bisset a été une source d'inspiration pour de nombreux jeunes. Henri Pangui et Jean Ousmane Thiam ont marqué le paysage radiophonique sportif avec quelques incursions notables de reporters tels que Laurent Botseke et Rocil Bemba. Le duo Henri Pangui et Jean Bruno Ousmane Thiam, un déclencheur pour Jean Atara Bounou, a marqué les esprits, au point que des spectateurs se rendaient au stade avec leur poste radio pour écouter leurs commentaires en direct pendant les matches. Une époque inoubliable!

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Mort en 1994, Jean Gilbert Foutou fut d'abord un ancien émérite instituteur avant de gravir les échelons pour devenir le correspondant de Radio Congo à Dolisie. Il avoua avoir de la trouille à intervenir devant les célébrités comme Gabio et Bisset. Finalement, il se fit remarquer dans le domaine sportif avec un style volubile et un débit rapide et enjoué. Ses expressions telles que "Faire école" et "Malabar" pour parler d'apprentissage et de grands gabarits dans le sport ont marqué de nombreux Congolais et Africains. Son lyrisme a su émouvoir ses auditeurs, les plongeant dans des émotions dorées.

Les héritiers de ces esthètes du micro et de la plume sont nombreux. Parmi eux, Georges Alitas Bweillat, le regretté Serge Alain Moulélé (Pointe-Noire), Georges Éboué, Stalgar Diahomba surnommé "Cheveux d'argent", Florent Gamondzo, Robert Steph Malonga, Roger Toto Lacombe, Louis Ngami, Salomon Pangou, Innocent Mavoungou, Joseph "Djo" Pambou, et bien d'autres.

Cependant, les héritiers de ces générations qui "font école" aux côtés de celle des années 1960-1970-1980 devront-ils être à la hauteur de leurs prédécesseurs à l'ère de la cybernétique avancée et du journalisme de précision ? Sauront-ils émerger avec succès ?

L'évolution de la presse sportive au Congo indépendant est un témoignage de l'engagement et du talent des journalistes qui ont marqué l'histoire de ce domaine. Leur héritage perdure à travers les générations actuelles, appelées à relever le défi de maintenir l'excellence et l'innovation dans un monde médiatique en constante évolution.

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