Afrique: Réchauffement diplomatique entre la France et le Maroc sur fond de partenariat économique

En visite au Maroc, le ministre du Commerce extérieur français Franck Riester a rencontré plusieurs ministres marocains et de nombreux partenaires économiques, mais surtout annoncé des investissements français au Sahara occidental. Un geste sur un sujet très sensible pour le Maroc qui somme depuis plusieurs mois la France de reconnaître sa souveraineté sur cette région.

Devant un amphithéâtre rempli d'étudiants de l'École centrale de Casablanca, Franck Riester est à l'aise. L'image était rare au Maroc depuis deux ans. Une visite normale d'un ministre français, ce n'était plus arrivé depuis la brouille entre les deux pays après notamment l'affaire Pegasus.

Et pour relancer ces relations, quoi de mieux que le partenariat économique. « Je suis là pour contribuer à la relance, au rebond, à l'approfondissement de la relation entre la France et le Maroc, a déclaré le ministre français du Commerce extérieur. Et, bien évidemment, la dimension économique et commerciale est un est levier sur lequel il faut miser dans le cadre de cette relance et de ce rebond. »

L'économie au coeur de la réconciliation, jusque dans les sujets très politiques. « Nous souhaitons, nous aussi, accompagner un certain nombre d'investissements dans le Sahara. C'est la raison pour laquelle Proparco pourrait financer notamment la ligne à haute tension entre Dakhla et Casablanca », a annoncé Franck Riester.

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Sujet très sensible

Face à l'insistance du Maroc, la France a fait le choix de l'investissement pour ne pas avoir à contrevenir au droit international sur la question du Sahara. Cette région, disputée depuis 1975, voit s'affronter le Maroc et le Front Polisario qui, soutenu par l'Algérie, demande l'indépendance. Un sujet très sensible pour Rabat, qui semble se contenter pour cette fois de la réponse économique française.

Un rebond en plusieurs temps : des visites des ministres de l'Économie Bruno Le Maire et de l'Agriculture Marc Fesneau sont aussi attendues avant la fin du mois.

Les échanges entre Paris et Rabat ont atteint un record de 14 milliards d'euros l'an dernier, et la France est le premier investisseur étranger au Maroc avec la quasi-totalité des entreprises du CAC 40 représentées et 1 000 filiales françaises, rappelle l'AFP. Le Maroc est lui le premier investisseur africain en France, avec un stock d'investissements directs passé de 372 millions d'euros en 2015 à 1,8 milliard en 2022.

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