Paris et Kigali ont convenu, le 6 avril, d'un partenariat de développement de 400 millions d'euros qui s'étendra jusqu'en 2028.
L'accord a été signé par le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, et son homologue rwandais, Vincent Biruta. Il vise à soutenir les secteurs rwandais de la santé, de l'environnement et de la formation des jeunes. Les deux ministres ont également conclu un accord sur les services aériens. La compagnie aérienne rwandaise, Rwanda Air, exploite trois vols hebdomadaires vers Paris.
« La signature de ces accords est une nouvelle pierre dans l'édifice grandissant des relations entre la France et le Rwanda, et nous nous en félicitons [...] Je voudrais réitérer la volonté du Rwanda d'approfondir davantage son partenariat à l'avenir », a déclaré Vincent Biruta. Les relations Rwanda-France « continuent de se développer chaque jour et nous pouvons souligner la coopération croissante à travers le travail de l'Agence française de développement », a-t-il ajouté.
Les deux pays sont déjà liés par un accord d'assistance militaire, mais toujours au titre de la coopération, signé en 1975, qui veut que la France puisse organiser et instruire la gendarmerie rwandaise. Cet accord exclut que les militaires instructeurs français au Rwanda participent à des opérations de guerre ou de rétablissement de l'ordre. Et depuis 2021, l'Agence française de développement finance de nombreux projets au Rwanda, notamment dans le développement des petites et moyennes entreprises dans les énergies renouvelables et la transformation numérique. Vincent Biruta a indiqué que les relations entre Paris et Kigali se sont améliorées grâce à des accords bilatéraux tels que celui pour éviter la double imposition signé en juin 2023 pour soutenir le commerce et les investissements entre les deux pays.
Stéphane Séjourné, qui a assisté à la 30e commémoration du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda, a déclaré que le gouvernement français était désireux de soutenir la stratégie de développement de ce pays. Entre 2021 et 2023, Paris a mobilisé 500 millions d'euros pour soutenir le développement de Kigali. Le nouveau partenariat de développement contribuera à former des agents de santé et à soutenir la production pharmaceutique du Rwanda, a-t-il souligné.
Il a ajouté que la France soutiendra le Rwanda « pour garantir une croissance économique tout aussi durable et inclusive dans la région, avec une jeunesse bien formée et axée sur de nouveaux emplois et de nouvelles opportunités », et continuait à l'aider à rendre justice aux survivants du génocide contre les Tutsis en « intensifiant » les enquêtes sur les suspects de génocide sur le territoire français.
Les tensions sont vives entre Hutus et Tutsis. Des extrémistes Hutus prêchent l'extermination des Tutsis. Le 6 avril 1994, l'avion du président rwandais est abattu par un missile, l'explosion précipite leur projet sanglant. La violence s'est ensuite rapidement étendue, plongeant le pays dans l'horreur. Entre 800 000 et un million de personnes ont été tuées en trois mois.
Aujourd'hui, plus de la moitié de la population rwandais est née après le génocide. Selon l'Elysée, le président de la République, Emmanuel Macron, estime que la France aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains mais n'en a pas eu la volonté, dans une vidéo qui sera diffusée ce dimanche, pour la commémoration des 30 ans du début des massacres. Une nouvelle affirmation des erreurs françaises !
