Madagascar: Tout pouvoir s'use

La chronique qui suit date de juillet 2020,mais son contenu reste valable à l'endroit des détenteurs dde pouvoir et qui pensent que l'onction populaire via les élections les prédispose à l'immobilisation mais les contraint à avoir une vista des soubresauts politiques.

Tout pouvoir s'use

Le président Emmanuel Macron a accepté (sic) la démission de son Premier ministre Edouard Philippe, pourtant ce dernier (un boxeur amateur) a le physique de l'emploi. Son rôle était d'encaisser les coups à la place de son patron...Outre les gilets jaunes, les retraités, les gens de voyage, les gens qui viennent soit à sa droite soit à gauche et tant d'autres n'ont pu le stabiliser. Si bien qu'à son bilan ne figure aucun K.O, au pire des matches nulles et Monsieur s'en tire avec une notoriété plus qu'honorable et même mieux que son patron. Nul ne sait si son remplaçant à gabarit de rugbyman saura faire autant. Toujours est-il qu'il fallait changer d'équipe parce que le pouvoir a atteint la cote d'alerte.

Là, ce n'est que la figure apparente de la scène politique, dans le fond, on le sait que le pouvoir use et personne même les grands chefs d'Etat ne peuvent s'y soustraire. La débâcle du parti présidentiel aux municipales n'est qu'un subtile motif du changement de Premier ministre, en vérité la sphère macronienne a besoin de se requinquer. On est dans le cycle pendulaire de tout régime présidentiel qui vire de bord par rapport à sa nature de début, et à mi-mandat, on pense déjà aux prochaines élections majeures à savoir la présidentielle. La vista politique on peut l'appeler ainsi.

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Ravalomanana, lui, en son temps ne l'a pas appris, il n'a pas su appréhender que la vague orange qui lui a raflé la capitale, a été un avertissement. C'était pourtant une occasion pour lui d'insuffler un nouveau souffle et à son équipe et à sa politique, mais imbu de ses performances économiques, qui soit dit en passant, ne sont pas donc des conditions suffisantes pour se maintenir, mais surtout embrigadé par ses « Tiko boys » qui lui verrouillaient toute ouverture.Enfin, sachez que dans un système de régime présidentiel un Premier ministre n'est pas issu d'une onction populaire que sont les élections, il est là comme un pare buffle pour recevoir les coups. Docile, il ne fait peut-être pas de l'ombre, mais n'est qu'un parapluie qui n'arrête pas les flèches. De toutes les façons, il sait qu'il est un potentiel fusible qui va sauter en cas de surtension. Quand le pouvoir est à bout de souffle, il appartient donc au grand sachem d'aviser à moins qu'il ne peut pas parce qu'il y a des forces centripètes qu'il ne peut endiguer.

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