Madagascar: Industrialisation - L'État et le secteur privé accordent leurs violons

Une réunion d'échanges s'est tenue hier à Iavoloha, entre le président de la République et l'ensemble du secteur privé. Les deux parties se sont engagées à avancer dans la même direction pour concrétiser l'industrialisation du pays.

Un dialogue constructif et productif. C'est ainsi que Andry Rajoelina, président de la République, résume la teneur et l'objectif de sa réunion de travail avec le secteur privé, hier soir, au Palais d'État d'Iavoloha. Comme il l'annonce d'entrée, le but du rendez-vous est de « discuter des voies et moyens pour remobiliser le secteur privé autour des perspectives de développement du pays ».

Une mobilisation afin de concrétiser « l'industrialisation du pays pour une transformation économique du pays», comme prévu dans le 2e pilier de la Politique générale de l'État (PGE). «La politique que nous mettons en place est claire. L'industrialisation pour remplacer le simple commerce qui se traduit par l'importation et la vente de marchandises. En effet, l'industrialisation crée de l'emploi et de la valeur ajoutée économiquement », avance alors le locataire d'Iavoloha.

Le président ajoute ainsi que « le secteur privé joue un rôle prépondérant dans l'objectif de l'État pour industrialiser Madagascar. (...) Je suis conscient que beaucoup reste à faire et je compte sur vos suggestions ». Aussi, a-t-il souligné, « en ce début d'année et de mandat, notre rencontre d'aujourd'hui marque la volonté de l'État, ma volonté, d'accompagner les industries et le secteur privé dans la réalisation de nos objectifs communs ».

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Créer un tissu industriel fort, établir plusieurs usines de transformation et développer l'agribusiness sont ainsi des axes d'action indiqués par le président Rajoelina. Un engagement franc du secteur privé se conjuguera ainsi aux efforts déjà déployés par l'État à travers le projet « One district, one factory » (ODOF). Un programme sur lequel le ministère de l'Industrialisation et du Commerce a mis un coup d'accélérateur depuis le début du second mandat du locataire d'Iavoloha.

Le dialogue d'hier devrait être amené à se tenir périodiquement, à entendre les différentes prises de parole. Depuis son premier mandat, l'administration Rajoelina s'est justement appliquée à maintenir un dialogue public-privé constant, comme lors des tables rondes économiques. C'est dans cette optique que Edgard Razafindravahy, ministre de l'Industrialisation et du Commerce, a reçu Francis Rabarijohn, nouveau président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), dès l'entame de son mandat, en mars.

À bâtons rompus

L'ensemble des acteurs du secteur privé était présent à Iavoloha hier. Outre le GEM et ses démembrements dans les régions, le Syndicat des industries de Madagascar (SIM), le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP), les acteurs du secteur touristique, ceux du domaine de l'énergie et des hydrocarbures, entre autres, étaient présents. L'association des Jeunes patrons de Madagascar, celle des femmes entrepreneures, les acteurs de l'agribusiness, ou encore ceux de la télécommunication, ainsi que des bâtiments et travaux publics, ont également été parmi les participants.

« Nous apprécions particulièrement votre volonté à écouter le secteur privé, à échanger et à discuter dans une optique de recherche de solutions communes en vue du développement de Madagascar en général, de l'importance que vous accordez au secteur privé, catalyseur des affaires, poumon de l'économie et levier du développement du pays », soutient alors Francis Rabarijohn, qui a parlé au nom du secteur privé, en ouverture de la séance de travail. Il a ainsi requis « le soutien total » du chef de l'État.

Durant une interview à l'issue de la réunion, le chef de file du GEM s'est réjoui qu'il y ait eu « de réels échanges dans la quête d'intérêts communs pour le développement du secteur privé et du secteur économique en général à Madagascar ». Même réaction chez Noro Andriamamonjiarison, présidente d'honneur du GEM, et Tiana Rasamimanana, président du SIM. Les discussions d'hier ont été franches et à bâtons rompus.

« La lutte contre la corruption et les fraudes », la problématique énergétique ou encore « la réhabilitation urgente des routes », ainsi que le paiement des arriérés de crédits TVA font partie des desiderata du secteur privé. « Les impôts et taxes que tout un chacun paye à l'État contribuent à la réalisation des grands chantiers et projets du pays. Ainsi, je vous encourage dans le paiement des impôts et nous allons également suivre de près les redressements fiscaux abusifs. Par ailleurs, nous serons stricts sur le respect des obligations fiscales de chacun pour ne pas favoriser la concurrence déloyale », souligne, néanmoins, le président de la République.

Andry Rajoelina assure, toutefois, au secteur privé « le soutien de l'administration», en déclarant, « je serai à vos côtés ainsi qu'aux côtés de tous les industriels et entreprises pour travailler main dans la main à la réalisation de tous les projets de développement. (...) L'État mettra tout en oeuvre pour faciliter le développement de l'industrie malgache dans tous les secteurs ». Les réformes entreprises comme la loi sur les investissements, le code minier et la numérisation des services publics sont des exemples qu'il a mis en avant pour démontrer son engagement.

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