Ile Maurice: L'alliance PTr-MMM-PMSD vole en éclats

Annoncée le 15 juillet 2023 comme une alliance finalisée, neuf mois après, le Parti travailliste (PTr), le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Parti Mauricien social-démocrate (PMSD) ne sont plus ensemble. La rencontre d'hier, qui avait été annoncée comme décisive, a abouti à la cassure.

Ceux qui étaient au courant des tractations entre les trois partis savaient que les commentaires des trois leaders au grand public n'allaient pas vers «l'apaisement». Il y avait beaucoup de macadams à aplanir. Le PMSD avait exprimé son désaccord face aux huit investitures pour les législatives. Néanmoins, du fait que les deux autres partis ne bougeaient d'un iota sur la répartition des tickets, le PMSD voulait être compensé pour garder ses troupes motivées. C'est ainsi que Xavier-Luc Duval avait proposé d'aller au Réduit mais le duo Ramgoolam-Bérenger avait déjà proposé le poste à une personne de la famille Ravived.

Le poste de vice-président devait aller à un membre du PMSD, en l'occurrence Azad Dhomun. Mais c'était loin de calmer la frustration grandissante du PMSD. D'ailleurs, Véronique Leu-Govind, estimant qu'elle n'aurait pas de ticket, a soumis sa démission comme présidente du PMSD hier. Mais dans sa lettre de démission, elle fait une révélation de taille. Elle écrit notamment ceci : «... de plus, il est inacceptable que des négociations avec d'autres partis, tels que le MSM, se déroulaient en secret...» (voir plus bas).

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Dans l'entourage du PTr, on explique que Navin Ramgoolam aura tout fait pour sauver cette alliance. Hier, il existait encore des macadams, mais le leader du PTr a refusé qu'il y ait une nouvelle rencontre. Interrogé, Navin Ramgoolam a soutenu que les négociations perdurent trop et que pour galvaniser ses troupes en vue du 1eᣴ-Mai, il fallait qu'une décision soit prise hier et ne plus laisser traîner les choses. Il nous revient que l'état-major du PMSD s'est réuni hier et qu'on y évoque déjà la possibilité de défections.

Pour Navin Ramgoolam, c'est faux de dire que Paul Bérenger s'ingérait dans les affaires internes du PMSD. «Au contraire, il a tout fait pour que le PMSD soit partie prenante de cette alliance en faisant certains compromis.» Concernant le poste de leader de l'opposition, le leader du PTr a indiqué qu'il laisse le temps à Xavier-Luc Duval de décider. Néanmoins, il estime que si ce dernier démissionne, le poste doit revenir à Arvin Boolell. «C'est un choix logique.» Mais pour l'heure, pour des raisons médicales, ce dernier ne sera pas en mesure d'occuper ce poste, ni ne peut parler. Xavier-Luc Duval, lui, a fait savoir qu'il démissionnerait (voir plus bas).

Le leader rouge a fait ressortir après la réunion d'hier que les trois partis n'ont pas pu parvenir à un accord. «Nou fonsé ena 1eᣴ-Mai apré eleksion.» Paul Bérenger a ajouté qu'il y a eu plusieurs tentatives de sauver cette alliance, mais en vain. Les états-majors rouge et mauve se rencontreront mercredi pour discuter cette fois d'une nouvelle formule à deux. Les deux leaders ont fait ressortir qu'ils vont de l'avant avec la mobilisation pour le meeting du 1eᣴ-Mai à Port-Louis. «Tout sera discuté mercredi prochain. Ziska ler nou pa finn fer banderol PTr-MMM-PMSD ni lafis» a soutenu le leader mauve.

À une question de la presse sur un éventuel développement au Parlement, Paul Bérenger a lancé ceci : «Mardi nou ava gété.» Déjà samedi après-midi, le body language de Xavier-Luc Duval donnait l'impression qu'il existait de sérieuses divergences pour maintenir cette alliance. Il disait d'ailleurs que les sacrifices devaient venir de toutes les parties.

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