Ile Maurice: Dr Ameenah Sorefan - «Ce mal ne doit pas être banalisé»

Seemantee Boojhawon, 67 ans, a erré pendant cinq jours sans manger ni boire dans le bois de Saint-Julien d'Hotman. Elle a, fort heureusement, été retrouvée saine et sauve par un randonneur. Elle est actuellement à l'hôpital de Flacq car en sus d'être déshydratée, elle a eu la main fracturée, nous a confié sa petite-fille Nandini. «Elle ne se souvient pas de ce qui lui est arrivé et comment elle a atterri dans les bois. Elle ignore ce qu'elle a fait durant ces cinq jours où elle était portée disparue.»

Suit-elle des traitements pour cette perte de mémoire,qui pourrait être liée à la maladie d'Alzheimer ? «On ignore si elle souffre ou pas de la maladie d'Alzheimer car elle n'a jamais été consultée par un médecin spécialisé dans le domaine. Elle a des pertes de mémoire depuis deux ans mais à aucun moment, mon grand-père n'a jugé son état suffisamment sérieux pour l'emmener chez un médecin. Du moins jusqu'à ce qu'elle se perde, il y a quelques jours, alors qu'elle l'avait accompagné à la banque pour des démarches.»Seemantee Boojhawon a erré pendant cinq jours avant d'être retrouvée par un randonneur

Nandini affirme qu'à présent, la famille l'emmènera chez un médecin pour qu'il pose un diagnostic sur les pertes de mémoire de sa grand-mère. L'express a contacté le Dr Ameenah Sorefan, présidente de l'association Alzheimer & Dementia Mauritius, qui souligne qu'il faut arrêter de banaliser cette maladie. «Il faut la prendre très au sérieux et la faire diagnostiquer le plus tôt possible.»

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Elle demande aux familles dont les parents ont des pertes de mémoire aussi sérieuses de venir au plus vite à l'association qu'elle dirige pour qu'il y ait une prise en charge rapide du malade. «Il y a de nombreux tests à faire pour diagnostiquer cette maladie. Celle-ci se présente notamment sous forme d'une perte de mémoire. Elle affecte la pensée et le comportement. Elle est progressive, ce qui signifie qu'elle empire avec le temps. Les symptômes courants comprennent la perte de mémoire, la difficulté à accomplir des tâches quotidiennes, la confusion, les changements d'humeur et la désorientation dans le temps et l'espace.»

La Dr Sorefan ajoute qu'à l'association, ils expliquent ce qu'est cette maladie et la famille reçoit également un soutien de façon continue. «Vous pouvez contribuer à améliorer la qualité de vie de la personne souffrant de la maladie d'Alzheimer, de même que celle de ses proches. Il faut bien comprendre la maladie et pour cela, il faut bien expliquer ses causes, ses symptômes et sa progression. Il est important que la famille comprenne que les changements de comportement et de personnalité sont le résultat de changements physiques dans le cerveau et non de choix délibérés du malade.»

Elle explique que chaque patient est différent et qu'il faut apprendre aux membres de la famille comment communiquer de façon adaptée avec le malade. «Nous les aidons à faire un suivi. Notre association existe dans le but de fournir des conseils sur la gestion des comportements tels que l'agitation, la confusion et l'agressivité. Cela peut inclure la mise en place d'une routine stable. Nous leur expliquons aussi comment prodiguer les soins personnels et comment ils peuvent aider le malade dans les activités de la vie quotidienne telles que se nourrir, se laver et s'habiller. Il faut encourager les membres de la famille à trouver un équilibre entre aider le patient et lui permettre de conserver son autonomie, dans la mesure du possible.»

Ameenah Sorefan souligne que l'association offre aussi un encadrement sur l'importance du soutien émotionnel au malade et aux membres de sa famille. «Il faut les encourager à exprimer leurs émotions, à rechercher un soutien auprès d'autres membres de la famille ou de groupes de soutien, et à prendre soin d'eux-mêmes pour éviter l'épuisement.»

L'association fait aussi de la sensibilisation à travers son site web. http://www.alzheimer-mauritius.com

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