Il fallait s'y attendre, la perturbation de la circulation sur la Route nationale 6 (RN6) après le passage du cyclone Gamane a provoqué des problèmes d'approvisionnement en carburant dans la région.
Avec plusieurs coupures et la destruction de deux ponts à Ambilobe et Ifasy, le district d'Ambanja en est victime. La ville de Sambirano a été en rupture de livraison pendant quelques jours, voire une semaine. Depuis, les citernes alimentant ce district en carburant proviennent toujours du port d'Iharana (Vohémar), suite à l'arrêt du dépôt d'Antsahampano.
Après l'épuisement des stocks, les cinq stations-services qui opèrent dans la région ont du mal à assurer le ravitaillement. Les responsables ont essayé de trouver d'autres moyens pour pouvoir continuer l'approvisionnement. Ils ont opté pour l'acheminement par voie maritime, via le port d'Ankify et encore celui d'Antsahampano. Cependant, selon les explications, le niveau de la mer reste également un problème, car il empêche le bateau d'accoster.
En conséquence, l'approvisionnement reste très difficile et connaît une lenteur. Selon le témoignage de Saïd Tombo, un chauffeur de taxi joint au téléphone, les stations-services étaient à sec pendant deux jours. Dès qu'un camion-citerne arrive, les voitures, les taxis-bajaj et les motos affluent tous les jours, alors que les responsables n'ont pas commencé à remplir les cuves. La distribution ne prend que deux heures au maximum.
Impacts
« Si la station est encore déserte au début d'une journée, cela ne va pas durer. Dès qu'un camion-citerne rempli de carburant approche d'une station-service, un bouchon se forme. Il est attendu fiévreusement dans toutes les stations-services à sec. Les automobilistes affluent déjà», a-t-il raconté.
De son côté, un pompiste de la station Jovena a expliqué que l'approvisionnement reste très difficile, vu le flux de consommateurs voulant se prémunir contre une probable rareté et des particuliers qui l'achètent pour le revendre sur le marché informel à des prix fort élevés.
Comme impact, la plupart des marchés ont fonctionné au ralenti, en raison de cette situation et aussi de l'insécurité qui influe sur le coût du transport public et les flux de marchandises, car les produits alimentaires locaux ont renchéri. À l'autre bout de la chaîne, les agriculteurs aussi s'inquiètent. Si le gasoil continue à être livré au compte-gouttes, certains, notamment dans la partie Sud de Sambirano, ne pourront pas récolter et surtout utiliser leurs tracteurs agricoles.Dans tous les cas, les difficultés d'approvisionnement en carburant font craindre une pénurie.
