Libye: Conflit libyen - «Il faut absolument consolider la réconciliation avant d'aller aux élections»

L'émissaire des Nations unies pour la Libye, Abdoulaye Bathily, a annoncé le 16 avril 2024 sa démission, estimant que l'ONU ne peut « agir avec succès » pour soutenir le processus politique face à des dirigeants qui placent « leurs intérêts personnels au-dessus des besoins du pays », en crise depuis la guerre civile de 2011. L'Union africaine (UA), à travers le Comité du haut-niveau pour la Libye présidé par le Congo-Brazzaville, insiste par la voix du ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, sur le fait que l'organisation d'une conférence de réconciliation nationale reste « un véritable credo » malgré tout.

Avant de présenter sa démission mardi à New York, l'émissaire des Nations Unies pour la Libye a annoncé le report sine die de la conférence nationale libyenne qui devrait avoir lieu ce 28 avril à Syrte, dans le Nord de ce pays en crise depuis la guerre civile de 2011.

Dénonçant l'égoïsme et l'opportunisme des responsables politiques libyens, Abdoulaye Bathily a estimé que l'ONU ne pouvait « agir avec succès » pour soutenir le processus politique dans ces conditions.

L'Union Africaine (UA), à travers le Comité du haut-niveau pour la Libye, présidé par le Congo-Brazzaville, oeuvrait de concert avec Abdoulaye Bathily pour la tenue de cette conférence. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, estime aujourd'hui que le travail continue, car il n'y a pas d'élections possible sans réconciliation préalable.

%

« Nous sommes obligés de ralentir en attendant que l'ONU désigne un autre représentant »

« Pour nous, à l'Union Africaine, cette conférence est un véritable credo, insiste-t-il au micro d'Houda Ibrahim. Nous considérons qu'il faut absolument consolider le processus de réconciliation, sans quoi, les élections à venir pourraient être une nouvelle source de violence. En Afrique, souvent les élections - hélas - génèrent de la violence, et à fortiori dans un pays fractionné, où les gens se regardent en chien de faïence. Dès le début, nous avions compris cela et nous en avons fait notre cheval de bataille ».

Il poursuit : « Il faut absolument consolider la réconciliation avant d'aller aux élections. Donc, ce dossier de la réconciliation est toujours sur la table. Nous sommes obligés de ralentir notre rythme de travail en attendant que les Nations unies désignent un autre représentant en Libye, puisque je considère que nous ne pouvons pas nous en passer. Mais nous continuons à travailler, à persuader, pas seulement les Libyens, mais aussi les pays et les puissances voisines qui exercent, d'une façon ou d'une autre, de l'influence sur la scène libyenne. »

La Libye est plongée dans le chaos politique et sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 à la suite d'une révolte populaire appuyée par l'Otan.

Miné par les violences fratricides et les divisions, le pays est gouverné par deux exécutifs rivaux. L'un à Tripoli (Ouest) est dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l'ONU, l'autre dans l'Est, est incarné par le Parlement et affilié au camp du maréchal Haftar, dont le fief est à Benghazi.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.