Tunisie: Bac sport 2024 - Sur fond d'exhibition et de fanfare

19 Avril 2024

Contre vents et marées, les candidats au Bac se déploient en amont pour réussir leur entrée en la matière et en aval pour assurer l'osmose et l'ambiance de fête requises. L'heure est à la communion et à la solidarité. Plus que jamais.

Tambour battant, dans le vif du sujet, l'épreuve du Bac sport ne fait pas dans la demi-mesure et se déroule en une seule fois. Pas de Bac sport blanc par exemple, puisque les épreuves écrites du Bac blanc se dérouleront, juste avant celle du Bac principal.

Même si les épreuves écrites et orales vont démarrer dans moins de deux mois, les lycéens ont pu avoir un avant-goût du stress lié aux épreuves et aux examens, avec celle qui donne le maximum de points pour les bons comme les moins bons éléments sur le plan scolaire de façon générale. Même si l'essentiel n'est pas là...

Le coup d'envoi des épreuves du Bac sport 2024 a été donné lundi dernier au Stade Chedly Zouiten à Tunis, en présence notamment du ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Deguiche, ainsi que de la ministre de l'Éducation, Salwa Abassi. S'ensuivirent les autres espaces d'El Menzah, la salle omnisports de l'Ariana, ainsi que partout dans les régions du pays où les élèves ont été plus déterminés et appliqués sur le terrain central.

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La fameuse «dekhla»

Le témoignage d'Elyès, jeune bachelier issu de la promotion 2023, au lycée d'El Omrane supérieur, décrit l'osmose de groupe et la joie d'être ensemble propre à l'épreuve du Bac sport. Il raconte comment cette épreuve lui a permis de sortir peu à peu du stress du déroulement des examens et d'entrer de plain-pied dans les grandes révisions du Bac. Il estime que la note de l'épreuve sportive, malgré son importance relative, est secondaire dans la tête et les esprits, au moment de subir l'épreuve de gymnastique avec l'enchaînement requis fait d'acrobaties comme la roue et de gestes d'équilibre du corps, devant ses amis et camarades.

Au sujet de la "dekhla" communément appelée «tifo», qui est en réalité une sorte d'introduction au spectacle, Elyès affirme qu'elle crée une atmosphère de fête inégalée et incomparable pendant la deuxième moitié de l'année. Eux-mêmes se sont prêtés au jeu en allumant des flammes et des fumigènes pour assurer le spectacle pyrotechnique. Les lycéens des différentes filières choisissent eux-mêmes les vêtements comme les sweat-shirts et les pulls à porter deux semaines avant même le bac sport pour se démarquer et rehausser l'esprit de groupe. Mais aussi pour se distinguer les uns des autres par des choix de couleurs et motifs différents et opposés.

Une tradition en vogue

En tant que matière bonus pour l'épreuve sportive, il admet qu'il a obtenu une note d'excellence avec 19/20 dans cette discipline et que la moyenne générale s'est située entre 16 et 17 et a donné un vrai coup de pouce et une motivation supplémentaire aux différents candidats avant la dernière ligne droite des épreuves de la session principale. « On a même réalisé une grande banderole qui mentionne notre filière, en l'occurrence Sciences expérimentales, avec le slogan du lycée et l'année du Bac tout en couleurs et avec beaucoup d'originalité. Cela a été une expérience positive et très enrichissante pour nous tous», se rappelle-t-il.

Mais, qu'est-ce que cette fameuse "dekhla", qu'on voit généralement dans les arènes sportives d'avant-match et qui s'est propagée ces dernières décennies aux lycées? Un succès détonant qui en dit long sur la motivation de groupe au moment d'aborder les épreuves.

Les "dekhlas" au Bac sport en Tunisie sont une tradition qui remonte à des décennies. Il s'agit d'une célébration organisée par les élèves, généralement dans la cour du lycée, où ils déploient des banderoles accompagnées de flammes et de chants. Cette tradition vise à créer une ambiance festive et à exprimer la joie et l'excitation des élèves avant les épreuves du Bac sport. Cependant, pour s'assurer que ces célébrations restent appropriées et sécurisées, le ministère de l'Education décide généralement d'encadrer les "dekhlas" avec l'aide des enseignants de l'éducation physique et des cadres des institutions éducatives. Cet encadrement a pour but de maintenir une ambiance saine et pacifique, loin de toute forme de violence, de racisme et d'extrémisme, et de s'assurer que les scènes interprétées sont adaptées à l'espace éducatif.

Soutien aux élèves candidats

De toute évidence, de nombreux partenaires se mobilisent comme les sponsors, mais aussi les salles de sport et remise en forme qui soutiennent les candidats à leur manière en leur prodiguant de précieux conseils : «Garder le sourire aux lèvres, dos droit, épaules alignées, pointes des pieds tendues.

Pour obtenir une meilleure esthétique dans les performances. Porter des vêtements confortables et ajustés qui vous permettent de bouger librement. S'échauffer correctement avant de commencer l'examen, afin de réduire le risque de blessures. Se concentrer sur la technique. Rester calme et confiant. Liker des ongles courts et propres. Pas de maquillage exagéré, opter pour un look naturel et léger. Bien attacher ses cheveux ou son foulard. Et ne pas oublier d'apprendre l'enchaînement par coeur». Des remarques importantes "qui ne sont pas tombées dans les oreilles d'un sourd", sauf pour ceux qui ne sont pas admis aux épreuves et devront faire "sans" cette épreuve importante, mais décisive pour l'obtention du baccalauréat national.

Oui, parce qu'il y a également ceux qui sont dispensés de cette épreuve et qui se sentent un peu en retrait avec la majorité qui passe l'épreuve. Pis encore, ils s'affranchissent du bonus des notes que réserve généralement la filière sport, même si ce n'est jamais gagné d'avance. La dispense pour des raisons médicales sans qu'elle soit choisie ni voulue crée souvent au final l'occasion de maximiser ses chances dans les épreuves générales, afin de ne pas se disperser.

Depuis le déroulement du bac sport, 129 098 candidats au baccalauréat 2024 de différentes institutions de la République ont commencé à passer les épreuves d'éducation physique, qui se poursuivront jusqu'au samedi 27 avril 2024. Enfin, un petit mot, pour dénoncer les dérives de conduite sur les routes et des accidents qui ne sont pas de nature à créer un climat sain et prospère et le chemin vers la réussite. Pour certains, l'heure est à la remise en question...

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