Ile Maurice: Ces citoyens derrière le «Kolektif Pa Tous Nou SIM Card»

Face au réenregistrement obligatoire des cartes SIM, la résistance. Le Kolektif Pa Tous Nou Sim Card continue de prendre de l'ampleur sur le terrain. Zoom sur les citoyens faisant partie du mouvement constitué contre cette décision du gouvernement jugée arbitraire et attentatoire à la vie privée d'obliger les personnes à réenregistrer leurs cartes SIM.

«Tout comme la vaccination obligatoire»

Marie Hosanee-Rouget, 36 ans, est femme au foyer. Parallèlement, elle s'engage dans le social à travers une ONG pour aider au développement collectif. La dame partage également de temps en temps plusieurs posts éducatifs sur les réseaux sociaux, visant à sensibiliser les gens à des questions qui concernent leurs droits. À commencer par son combat contre la vaccination obligatoire lors de la pandémie de Covid-19.

La mesure, autrefois optionnelle, est ensuite devenue obligatoire pendant deux ans. Des questions ont été soulevées sur les intentions et le caractère arbitraire du gouvernement qui obligeait les citoyens soit à se faire vacciner en signant un formulaire de consentement qui exonérait l'État ou les pays donateurs de toute responsabilité ou effet indésirable, soit à payer Rs 2 500 chaque semaine pour des tests PCR afin d'accéder aux lieux de travail, aux espaces publics ou aux écoles.

Marie Hosanee-Rouget, femme au foyer (à gauche) et Linda Lam, initiatrice du mouvement.

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«Après les politiques arbitraires de la vaccination qui en ont pénalisé plus d'un, nous en sommes aujourd'hui au réenregistrement des cartes SIM. Ce combat, nous le faisons pour les jeunes générations afin que leur droit de citoyen ne soit pas bafoué dans les années à venir au nom de mesures administratives. La dictature se développe sur le terreau de l'ignorance.»

Linda Lam, initiatrice du mouvement, va dans le même sens. Fondatrice du groupe No Covid Vax For Kids et Nou Pas bann Cobaye, cette mère de deux enfants s'est retrouvée contrainte de descendre dans les rues pour faire entendre sa voix en janvier 2022, après que la Quarantine Act a été amendée pour inclure la vaccination obligatoire des mineurs.

Après que la réglementation a été abolie, place maintenant au réenregistrement obligatoire des cartes SIM. Linda Lam décide de créer le mouvement Pa Tous Nou Sim Card. «En voyant les activistes, les avocats et les journalistes sensibiliser la population, je réalise que les citoyens simples comme nous ne disent rien sur ces sujets-là ouvertement. Donc, je me dis qu'il faut se regrouper pour pouvoir lutter pour nos droits.»

S'ils sont plusieurs jeunes professionnels souhaitant rester anonymes mais contribuant à sensibiliser l'opinion publique à travers ce mouvement citoyen, d'autres, dotés d'années d'expérience, n'hésitent pas à se montrer sur le devant lors de conférences de presse, de manifestations et devant la justice.

À l'instar de James L. P. Broker, 67 ans. Consultant dans la communication depuis 1974 chez Rogers, il a terminé sa carrière dans l'administration d'une filiale de Medine en 2014. «Avec le désaccord et la détresse que subissent les citoyens ces derniers temps, il est de notre devoir de prendre les devants pour nos enfants, pour notre île et de se réveiller. Le pays a besoin de redorer son blason afin que les beaux jours reflètent notre paysage. Notre espoir c'est d'avoir un peuple solidaire pour une île fructueuse», fait-il ressortir.

James L. P. Broker, 67 ans et Nathalie Roussety, âgée de 55 ans et ancienne Senior Financial Officer.

Violation du droit à la vie privée

Pour sa part, Nathalie Roussety, âgée de 55 ans et ancienne Senior Financial Officer qui a pris sa retraite récemment, évoque la nécessité de respecter le droit à la vie privée et la liberté de mouvement. Elle est d'avis que si des mesures ambitieuses sont nécessaires à tout gouvernement, cela ne peut se faire au détriment d'une violation constante de la vie privée des citoyens. «J'espère que le gouvernement annulera ce règlement et laissera les gens vivre en paix ; je conseillerais à mes amis, mes collègues, ma famille et mes proches de ne pas réenregistrer leur carte SIM.»

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