Centrafrique: «J'ai perdu ma famille» - Les recherches se poursuivent après le naufrage meurtrier

Bateau en train de couler (photo d'illustration).

En Centrafrique, plusieurs dizaines de personnes ont péri dans le naufrage d'une péniche. L'embarcation, qu'on appelle aussi baleinière, était surchargée. Le drame s'est produit sur la rivière M'poko, au sud-ouest de Bangui.

Au milieu de l'eau, des chaussures, des vêtements et des débris sont éparpillés autour de l'embarcation pulvérisée. Plusieurs heures après le naufrage meurtrier, une équipe de piroguiers part à la découverte des débris de la baleinière. Cette embarcation de 20 mètres de long et 3 mètres de large, essentiellement construite en bois, est en activité depuis une dizaine d'années, selon des témoins.

Et même si la rivière M'poko est agitée ce samedi, les secouristes poursuivent leurs recherches. « Nous avons déjà repêché une dizaine de corps sans vie, pour la plupart des femmes et des enfants. C'est la surcharge et la vétusté de l'embarcation qui sont à l'origine du drame », explique l'un d'eux. Firmin est piroguier. « Il y avait plus de 300 personnes dans la baleinière. Elles se rendaient au village Mokola pour enterrer leur chef. C'est 100 m après son départ que la baleinière s'est brisée en 2 à cause d'une surcharge », raconte-t-il.

Sans moyen de secours adéquat, les piroguiers et des habitants se sont mobilisés pour tenter de sauver les naufragés. « Nous avions dépêché une dizaine de pirogues sur les lieux du naufrage, mais les victimes nombreuses. Certains d'entre nous ont nagé pour sauver des femmes et des enfants », raconte le piroguier.

Plus de 100 blessés ont été évacués avec les moyens du bord vers les hôpitaux, Merci est sous le choc. « Certaines victimes ont rendu l'âme en chemin et d'autres à l'hôpital. Ce qui s'est passé est vraiment terrifiant. Je connais une famille qui a perdu sept membres dans cette tragédie », explique-t-il. Les hôpitaux de la capitale accueillent depuis samedi des survivants par dizaines, mais ce bilan risque de s'alourdir dans les prochaines heures.

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« Depuis le naufrage, je n'ai pas fermé l'oeil »

Sur la berge, l'émotion est vive. Les yeux rougis par les larmes, Priscilla, une survivante, est inconsolable. « J'étais dans la baleinière lorsqu'elle s'est coupée en deux. Des tôles, des planches et des morceaux de toit sont tombés. Comme vous le voyez, j'ai des blessures au dos et à la tête, j'ai nagé plusieurs mètres avant d'être secourue par les piroguiers », témoigne-t-elle.

Assis dans l'herbe, Franklin n'a pas encore retrouvé le corps de sa femme enceinte. « Ma femme est portée disparue alors qu'elle attend un bébé. C'est terrible et depuis le naufrage, je n'ai pas fermé l'oeil. J'ai perdu ma petite famille », se désole-t-il.

Si le gouvernement promet une enquête, les habitants et les parents de victimes dénoncent le manque de matériel adéquat pour les secours, mais aussi le manque de contrôle en amont pour éviter ce genre de drame.

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