Tunisie: Dépôt des candidatures pour les élections du 11 mai - Un sprint houleux en vue !

22 Avril 2024

La marmite bout à fond avant même la validation définitive des listes concurrentes.

On parlait de 5 listes candidates pour les élections du Bureau fédéral. On a attendu le dernier jour, voire les dernières minutes du dernier délai de dépôt des candidatures (samedi 20 avril), pour que le suspense et le voile soient enfin levés. Finalement, il n'y a eu que trois listes candidates. Deux des cinq listes pressenties ont abandonné la course : Mongi Bhar, longtemps absent du paysage sportif, s'est rendu à l'évidence.

Maher Ben Aissa, le candidat aux premières élections avortées du 9 mars, a changé d'avis et de stratégie et a préféré rejoindre la liste de Mohamed Wassef Jlaiel comme 1er vice-président. Les élections du 11 mai seront donc plurielles si le Comité électoral indépendant, qui a 5 jours maximum à partir de la date de clôture de dépôt des candidatures pour examiner les dossiers et rendre son verdict (24 avril), valide les trois listes ou rejette seulement l'une d'elles.

La liste dont la candidature sera rejetée aura 2 jours à compter de la notification de la décision de rejet pour introduire un recours auprès de la Commission nationale d'appel laquelle dispose de 2 jours pour rendre sa décision qui sera finale et exécutoire. Le processus d'examen et de validation des candidatures se terminera au plus tard le 28 avril avant que les listes acceptées n'entrent dans le vif du sujet pour mener leurs campagnes électorales.

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Trois candidats au poste de président de la FTF

Bien que la donne ait changé pour les élections du 11 mai par rapport à ceux du 9 mars qui n'ont pas eu lieu, Jalel Tekaya a préféré continuer le combat comme tête de liste même si il n'est plus à chances égales avec les autres listes. Il a confirmé cet homme de principes qu'il est, qui n'a pas peur d'aller au front et d'accepter le verdict des urnes comme lors de sa première expérience des élections plurielles de 2016.

Même si les membres figurant sur sa liste, hormis le vice-président Hichem Dhib, ne sont pas des atouts de poids, Jalel Tekaya aura au moins le mérite de croire dur comme fer que, cette fois, il ne sera pas un simple outsider. Le deuxième candidat tête de liste, dont on a beaucoup parlé, est Zied Tlemcani. Après avoir bien pesé le pour et le contre, évalué toutes ses chances de postuler à la présidence de la Fédération et réuni une armada d'anciens joueurs internationaux complètement acquis au projet qu'il n'a cessé de défendre (la Fédération aux mains des footballeurs qui connaissent mieux le paysage et le terrain), il s'est décidé à entrer dans la course malgré le doute sur ses 4 années d'affilée d'exercice de fonctions au sein d'un ou plusieurs clubs qui peuvent lui barrer la route.

Pour lui et pour les avocats qu'il a sollicités pour défendre sa lecture à lui de l'alinéa 3 du paragraphe 4 de l'article 36 des Statuts de la FTF (Eligibilité du Bureau Fédéral), une simple attestation antidatée de plusieurs années (celle du club divisionnaire de Menzel Bouzelfa), est aussi fiable que le dossier d'engagement des clubs déposé à la Fédération.

Le Comité électoral indépendant aura-t-il les arguments convaincants pour s'opposer à ce que certains qualifient comme tentative de passage en force juridique ? Sa décision fortement attendue sera décisive car, en cas de validation de la lecture des règlements et de la liste de Zied Tlemcani, les deux autres listes concurrentes n'ont pas le droit d'interjeter appel contre cette décision.

Le dernier à avoir laissé durer le suspense jusqu'aux dernières minutes, et à avoir présenté sa liste, est le président par intérim de l'actuel Bureau Fédéral, Mohamed Wassef Jlaiel. Un scénario que nous avons anticipé dans ces mêmes colonnes bien avant ce dépôt de candidature. En homme averti et aguerri, il a bien mijoté sa candidature avec une grande surprise jugée comme un coup de maître : la fusion de dernière minute avec les listes de Maher Ben Aïssa et de Wassim Ltaief.

Mohamed Wassef Jlaiel a expliqué ce coup de théâtre comme un mariage et une incarnation d'un minimum de continuité avec les points positifs de son expérience et la nécessaire injection d'hommes et de souffle nouveaux, tout en gardant un minimum d'entente de dialogue avec le ministère de tutelle. Le fait d'avoir reconnu les erreurs passées dont il n'assume qu'en partie la responsabilité et d'avoir fait sa mea- culpa en public, mais pas au point de se rebeller sur les hautes institutions, lui redonne une certaine crédibilité.

Maher Ben Aissa a qualifié la fusion comme nécessité de privilégier l'intérêt général pour contre-attaquer dès maintenant le prétendant qui fait le plus peur : Zied Tlemcani. Les campagnes électorales et les échauffourées entre candidats ont donc commencé bien avant la validation définitive des trois listes.

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