Le terme parking ici désigne l'ensemble des arrêts de bus et taxis dénommés « 100-100 » qui existent sur les artères de nos deux grandes agglomérations, notamment Brazzaville et Pointe-Noire. A ces arrêts, on note la présence d'une race de jeunes qui troublent la circulation en imposant aux conducteurs et contrôleurs de bus et taxis à déverser pour chaque arrêt une somme de 500F CFA.
Ces sommes d'argent récoltées ici et là poussent certains chauffeurs et contrôleurs à augmenter à leur gré les prix des courses, si ce n'est la sempiternelle problématique de demi-terrains, c'est-à-dire de morcellement des itinéraires. De qui finalement ces jeunes trouvent-ils cette légitimité d'agir ainsi ? Où va cette somme d'argent récoltée ?
Deux semaines viennent de s'écouler, n'eût été l'intervention des passants au niveau de l'arrêt Tchystère, à Pointe-Noire, dans le cinquième arrondissement Mongo-Mpoukou, une bagarre allait s'éclater entre les chauffeurs et ces jeunes hautains. Ce jour-là, des chauffeurs avaient refusé de s'acquitter des 500 FCFA, estimant qu'il s'agissait d'une escroquerie qui ne disait pas son nom. « Trop c'est trop », répétaient quelques-uns parmi eux, car aucun reçu ne leur est remis.
Ces jeunes à qui l'on demande la destination de cet argent ont toujours répondu qu'il « va quelque part. On nous demande de le faire, nous sommes couverts et protégés ». Par qui finalement ? Diable, pourquoi la force de l'ordre et les gestionnaires des mairies laissent ce phénomène se pérenniser à un rythme exponentiel ?
Encore qu'à certains arrêts, ces jeunes bloquent sans gêne des bus et taxis qui refusent de s'acquitter de ces 500 FCFA. A Pointe-Noire, par exemple, on les trouve aux arrêts E2C, au centre-ville ; DRTV ; Grand marché ; Carrefour du quartier Makayabou. A Brazzaville, ils sont au lycée Thomas-Sankara, aux deux arrêts du terminus de Mikalou des deux côtés ; à l'arrêt de la commune de Ouenzé ; à Texaco, bref dans tout le périmètre urbain. Ces jeunes font la loi au su et au vu de tous.
Si ce phénomène persiste, c'est qu'il y a l'arbre qui cache la forêt, sinon il allait être arrêté depuis belle lurette. Les chauffeurs de bus et taxis ne savent plus à quel saint se vouer, pendant que l'opinion les assiste impuissamment. Le souhait serait de voir les diverses mairies et la force de l'ordre agir sans plus tarder pour mettre fin à ce phénomène de « 500 FCFA pour le parking » qui n'a que trop duré. Cela favorise le désordre dans la fixation des prix de courses de taxis et de bus.