Congo-Brazzaville: Réinsertion sociale des jeunes - Le Parlement approuve la création d'une agence nationale

Réunis en session extraordinaire du 11 au 23 avril, le Sénat et l'Assemblée nationale ont adopté cinq projets de lois dont celui portant création de l'Agence nationale d'insertion et de réinsertion sociales des jeunes (ANIRSJ).

Établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et jouissant de l'autonomie financière, l'ANIRSJ a pour missions, entre autres, d'assurer la coordination des centres d'insertion et de réinsertion des jeunes en conflit avec la loi ; d'assurer l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique gouvernementale en matière de prise en charge des jeunes désocialisés, contrevenants détenus dans les services pénitentiaires, des mineurs mis à disposition des centres de réinsertion, des jeunes repris de justice ou de tout autre jeune en conflit avec la loi.

Il s'agira aussi d'assurer le financement et le contrôle régulier des actions entreprises par les centres d'insertion et de réinsertion des jeunes sur le territoire national ; de garantir l'apprentissage aux valeurs civiques et citoyennes et au changement des mentalités des jeunes admis dans les différents centres d'insertion et de réinsertion ; d'assurer le suivi et l'accompagnement des jeunes en fin de formation dans les centres, en étroite collaboration avec les autorités locales.

Défendant le projet de loi devant les deux chambres du Parlement, le ministre chargé de la Jeunesse et de l'Education civique, Hugues Ngouélondelé, a rappelé que le Congo fait face depuis quelques années à une accentuation du phénomène de délinquance juvénile violente et brutale. L'Etat, par diverses mesures policières et judiciaires, tente de lutter contre ce phénomène sans y parvenir à ce jour.

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Ainsi, pour mener à bien ce combat, le gouvernement a opté pour une approche consistant à créer des centres d'insertion et réinsertion dans certains sites identifiés, notamment à Aubeville dans la Bouenza, Otsendé et Opokania dans la Cuvette et Odziba dans le Pool. En effet, si les travaux de construction du centre d'Aubeville sont largement avancés, les autres centres dont celui d'Otsendé réservé à l'accueil des jeunes filles en perdition doivent encore attendre.

Pour Hugues Ngouélondelé, la prise en charge des jeunes dont l'âge varie entre 14 et 20 ans dans ces centres se fera en quatre phases, à savoir l'apprentissage aux valeurs civiques, citoyennes et au changement de mentalités pendant deux mois d'encadrement dans un régime quasi militaire, sans maniement d'armes ; la pré-intégrative d'une durée d'au moins neuf mois ( formation qualifiante dans les différents métiers) ; la phase intégrative d'une durée d'un mois ; le suivi et l'accompagnement des jeunes en fin de formation, en étroite collaboration avec les autorités locales. « Le gouvernement a signé un contrat avec Agri-Congo pour l'apprentissage aux petits métiers. Il faut prendre le taureau par les cornes, ces jeunes sont devenus un danger permanent. Actuellement les maisons d'arrêts sont saturées », a-t-il annoncé.

Le président de l'Assemblée nationale, Isidore Mvouba, s'est félicité du fait que le Congo dispose désormais d'un outil important, nécessaire à l'implantation et au fonctionnement des centres au profit des jeunes désocialisés, des jeunes contrevenants, des jeunes mineurs et des jeunes en décrochage scolaire. « En cette année dédiée à la jeunesse, cette loi va participer à la mise en place d'une politique cohérente de prévention, de répression et de prise en charge des jeunes congolais. Il reviendra à l'Etat, aux partis politiques, aux confessions religieuses, aux associations, aux organisations non gouvernementales et aux familles d'éradiquer ensemble les phénomènes liés à la délinquance juvénile, dès lors qu'il s'agit d'un phénomène sociétal », a-t-il déclaré à la clôture de la deuxième session extraordinaire, précisant que les différentes composantes de la société devraient apporter aux jeunes les valeurs civiques, citoyennes, la formation qualifiante, ainsi que l'accompagnement indispensable à l'éclosion des projets d'insertion professionnelle.

Le président du Sénat, Pierre Ngolo, a, de son côté, salué l'adoption de la loi relative à la création de l'ANIRSJ en cette année dédiée à la jeunesse par le chef de l'Etat dans un contexte mouvementé par la poussée de l'insécurité dans les grandes villes du pays. Sa création tombe ainsi à point nommé parce qu'elle « renforce le dispositif en place pour une meilleure prise en main de notre population jalouse de la paix. »

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