Congo-Kinshasa: Les FARDC s'entraînent pour prendre la relève de la MONUSCO

En RDC, dans le Sud-Kivu, des Casques bleus pakistanais préparent leur départ imminent en assurant une ultime formation aux éléments de l'armée congolaise.

En République démocratique du Congo, tandis que les combats entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise, soutenue par des milices armées, continuent de fragmenter le Nord-Kivu, les derniers soldats de la Monusco sont en train de quitter le Sud-Kivu.

Et pour bien préparer ce retrait, les casques bleus se sont improvisés instructeurs pour les forces armées de la RDC, les FARDC. Ce fut notamment le cas dans les hauts-plateaux, à Mikenge.

La scène a tout d'une vraie offensive, et pourtant... Sous le regard des Casques bleus du contingent pakistanais, une vingtaine de FARDC courent, roulent, montent à l'assaut et imitent le bruit des kalachnikovs sur la colline du village de Mikenge.

Le temps presse

D'ici la fin du mois, ils reprendront les rênes de la base de la Monusco, installée depuis 2020 pour protéger les personnes qui ont fui les violences chroniques dans la région.

Pour le major Jawad, commandant pakistanais de la base opérationnelle temporaire de Mikenge, il est grand temps de mettre en place les derniers ajustements, leur mission ici ne pouvant dépasser le 30 avril.

"Nous sommes censés fermer cette base opérationnelle temporaire très bientôt, explique-t-il. A cette fin, nous entraînons les FARDC depuis près de 15 jours maintenant. Nous les entraînons aux techniques de combat de base, aux précautions de sécurité ainsi qu'à comment interagir avec les locaux. Mais étant donné qu'ils sont Congolais, ils sont déjà bien ancrés dans la culture locale."

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Manque de moyens pour prendre la relève

Car malgré la présence des groupes armés d'autodéfense banyamulenge, souvent considérés comme des étrangers, et souvent en conflit avec des communautés locales comme les Babembe, le major congolais Jonas Baraka assure qu'il n'y a aucune raison que les violences reviennent dans le secteur.

Pour Jonas Baraka, "maintenant, les Pakistanais, la plus-value qu'ils apportent à nos militaires concerne notamment la protection des populations civiles après leur départ. Il y a des groupes armés, mais nous sommes capables d'intervenir dans tous les cas."

Une force de réaction rapide, censée pouvoir intervenir au moindre coup de feu. Car si la Monusco part, elle ne laisse pas d'enclaves vides. Les militaires, dans les zones occupées par des groupes armés, et la police, pour les régions apaisées, doivent prendre sa relève.

Le modèle aura-t-il ses limites ? Selon une source proche de la police de Kamanyola, ville à la frontière rwandaise, où la base de la Monusco a été transférée à la police fin février, les policiers ne disposent pas de rations ni d'essence pour effectuer leur mission et les premiers signes de découragement commencerait déjà à poindre.

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