Burkina Faso: L'ONG Human Rights Watch accuse l'armée d'avoir tué 223 villageois

Des soldats burkinabè s’entraînent lors d’un exercice de contre-terrorisme mené par les États-Unis entre les armées sahéliennes en 2020. Le coup d’État au Burkina Faso le mois dernier souligne la nécessité de mettre en place des politiques plus fortes pour empêcher les prises de pouvoir par l’armée. (photo d'illustration)

L'armée est à nouveau pointée du doigt pour de nouvelles accusations d'exactions envers des populations civiles, selon un rapport d'Human Rights Watch publié ce jeudi. L'ONG affirme que 223 villageois ont été massacrés dans la province du Yatenga, située dans le nord du pays. Selon HRW, les tueries se sont déroulées en février dernier dans deux villages voisins du district de Thiou.

Les massacres dans les villages de Nodin et Soro le 25 février dernier avaient déjà été documentés par RFI, qui s'appuyait alors sur un bilan provisoire de 170 morts. Aujourd'hui, le rapport de Human Rights Watch en dénombre jusqu'à 223, parmi lesquels une cinquantaine d'enfants.

L'ONG s'est entretenue avec une quinzaine de personnes témoins des tueries. Elles racontent que plus de 100 militaires sont arrivés en convoi en début de matinée avant de regrouper les villageois à l'extérieur, puis d'ouvrir le feu. Un tel scénario s'est ensuite répété dans le village voisin de Soro, selon l'ONG.

Selon les rescapés, les victimes ont été abattues suite à une attaque terroriste contre des FDS et leurs supplétifs VDP près de Ouahigouya, la capitale provinciale. En représailles, les militaires ont exécuté les villageois, les accusant d'être complices des jihadistes.

Human Rights Watch estime que ces massacres figurent « parmi les pires exactions commises par l'armée burkinabè depuis 2015 » et « pourraient constituer des crimes contre l'humanité ».

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