Afrique: Hand - En marge de la consécration de l'EST en coupe d'Afrique des clubs - Les leçons à tirer...

L'EST a construit sa victoire grâce à un encadrement minutieux et à la qualité de ses joueurs. L'équipe de Tunisie devra s'en inspirer pour retrouver le chemin des consécrations.

L'Espérance Sportive de Tunis est championne d'Afrique. Elle doit son titre à l'esprit de corps de ses joueurs et à l'encadrement technique qui a su manoeuvrer pour atteindre ses objectifs. Elle a balayé Al Ahly, pour retrouver en finale Ezzamakek.

Nous avons vu les deux matchs opposant l'équipe tunisienne à la formation égyptienne d'Ezzamakek. Lors de la première rencontre et c'était visible, les « Sang et Or » cachaient leur jeu. Surtout au niveau défensif. Tant le placement du gardien de but que le positionnement des défenseurs étaient différents. La «défaite» en première phase ? Il nous semble qu'elle était voulue et calculée, étant donné que l'accès en demi-finale était assuré. Indépendamment de cet aspect, les Tunisiens ont, pour ainsi dire, laissé souffler leurs meilleures cartes, ce qui leur évitait surtout blessures et éventuelles sanctions.

La défense construite

Mais ce qui nous intéresse le plus, dans ce sacre, c'est bien ce que nous avions avancé lors de la CAN ou lors du TQO, en assurant que face aux défenses de nos meilleurs clubs, aussi bien les Egyptiens que les autres équipes auraient eu du fil à retordre pour franchir le rideau défensif adopté. Ce n'était nullement de l'exagération. Un système défensif ne se «construit» pas en quelques semaines de stages. C'est un travail de longue haleine et il demande une concentration de tous les instants. L'équipe de Tunisie n'a pas eu l'opportunité d'assimiler et d'appliquer ce qui lui était demandé.

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L'Espérance a joué contre les meilleurs éléments égyptiens. Certes, il manquait ceux qui évoluent à l'étranger, mais c'est au niveau de l'évolution de l'ensemble qu'il est intéressant de faire la comparaison. Un constat qui montre du doigt les manquements des joueurs à leur devoir de savoir se montrer disponibles et pleinement concentrés sur leur objectif final.

La page tournée, nous ramène à la réalité qu'engendre l'après-CAN et TQO.

La FTHB semble disposée à payer le prix fort pour que le handball tunisien revienne au premier plan. C'est tant mieux, mais il faudrait des moyens.

D'après les connaisseurs, pour qu'une équipe soit en pleine possession de ses moyens, il lui faudrait au minimum quatre à cinq tournois de très bon niveau et quinze à vingt matchs internationaux par cycle de travail.Cela demande, bien entendu, de l'argent et considérant que le pays a d'autres chats à fouetter, il ne faudrait pas trop compter sur une grosse contribution du ministère de tutelle. Le mieux est d'être clair à ce point de vue et de compter sur soi-même. Que reste-t-il sinon de mettre à contribution les sponsors et d'activer les accords signés en grande pompe avec les fédérations.

Le handball est un sport porteur et nous en avons eu la preuve lors de l'organisation du Mondial en Tunisie. On avait estimé que les pertes seraient de l'ordre d'une centaine de millions que le MJS s'était engagé à couvrir. Et voilà que l'organisation s'est retrouvée avec près de huit cents millions de bénéfices. C'est dire que l'on peut compter sur un apport qui viendrait renflouer les caisses. A condition de convaincre et de se comporter de manière honorable sur le terrain.

Franchement, nous n'avons pas beaucoup apprécié l'orientation prise, pour soi-disant «reconstruire l'équipe et compter sur les jeunes». Une lapalissade qui ne doit en aucun cas se traduire par une perte de temps, que nous pourrions éviter.

On ne forme pas un joueur pour le laisser tomber parce qu'on n'a pas su le tenir en main. Ce genre de raisonnement est dépassé dans ce sport moderne qui n'accepte pas les défaillances. On a besoin de vedettes, de stars, de meneurs. Les « fortes têtes », le sport ne cessera jamais d'en produire. Il n'y a qu'à voir ces feuilletons qui tiennent en haleine les fans de tous les pays du monde.

Le nouveau sélectionneur, Mohamed Ali Sghir, ne doit pas partir avec l'idée de se passer d'un certain nombre d'éléments, parce que ceux qui l'ont précédé n'ont pas réussi à créer la fusion, resserrer les liens, accepter de se mettre à la disposition du collectif. Laissons-le travailler et ne faussons pas l'horizon qu'il s'est tracé depuis qu'il a appris qu'il a été choisi pour cette nouvelle mission.

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