Le président William Ruto plaide pour une reconstitution des ressources du Fonds africain de développement de 25 milliards de dollars et souligne son impact sur le développement du Kenya

12 Mai 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Le président du Kenya, William Ruto, a intensifié sa campagne en faveur d'une reconstitution substantielle des ressources du Fonds africain de développement, soulignant l'impact transformateur des projets soutenus par le guichet de financement concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement.

Le président Ruto a réaffirmé son plaidoyer lors d'une réunion de haut niveau avec Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, qui s'est déroulée jeudi à la State House, à Nairobi. M. Adesina était au Kenya pour évaluer le niveau de préparation des 59e Assemblées annuelles du Groupe de la Banque, qui se tiendront du 27 au 31 mai prochains dans la capitale kenyane. Il s'est également entretenu avec les responsables des médias lors du Sommet AllAfrica Media Leaders qui s'est tenu à Nairobi.

Dans son discours à la réunion de l'Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale le mois dernier à Nairobi, le président Ruto avait appelé à une 17e reconstitution substantielle, à hauteur de 25 milliards de dollars, des ressources du Fonds africain de développement, qui soutient 37 pays à faible revenu sur le continent. La 16e reconstitution des ressources, qui a permis de recueillir un montant historique de 8,9 milliards de dollars en décembre 2022, devrait s'achever en 2025.

« Je continuerai à plaider vigoureusement en faveur de la 17e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement. Le Kenya a bénéficié de ressources mises à sa disposition par le Fonds », a déclaré le président Ruto.

M. Ruto a cité le Projet de connectivité du dernier kilomètre, qui a permis de passer de 2,5 millions de foyers raccordés au réseau électrique national en 2013-2014 à plus de dix millions. « Les Kenyans savent qu'il s'agit d'un projet gouvernemental, mais ils doivent savoir qu'il a été financé par le Fonds africain de développement », a souligné le président Ruto. « Ce projet fait la différence dans la vie des populations, et nous voulons investir davantage pour lui donner une impulsion supplémentaire. »

Les discussions entre les deux dirigeants ont porté sur la hausse des investissements dans d'autres secteurs cruciaux tels que l'agriculture, une priorité absolue pour le gouvernement kenyan en raison de son potentiel de transformation rapide.

Le président Ruto a également insisté sur la nécessité d'approvisionner la population en eau potable et a salué le Programme d'approvisionnement en eau et d'assainissement durables des villes kenyanes, financé par la Banque africaine de développement, pour son impact positif sur la vie de millions de personnes.

M. Adesina a réitéré, pour sa part, l'engagement de la Banque à collaborer avec le gouvernement kenyan pour dérisquer les prêts au secteur agricole grâce à des instruments tels que les garanties partielles de risque et de crédit. Il a souligné leur mise en oeuvre réussie dans plusieurs autres pays.

« Nous avons utilisé des garanties partielles de crédit pour soutenir l'émission d'une obligation Panda de 500 millions de dollars par l'Égypte. Nous avons également utilisé cet outil pour dérisquer un prêt de 350 millions d'euros pour le développement durable au Bénin. Nous avons fait de même pour la Côte d'Ivoire afin de soutenir la mobilisation de 533 millions d'euros de financement pour des projets stratégiques environnementaux, sociaux et de gouvernance », a précisé le président du Groupe de la Banque.

M. Adesina a affirmé que le Kenya avait le potentiel pour reproduire le succès éthiopien avec le déploiement du programme phare de la Banque appelé Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine (TAAT). L'Éthiopie a étendu sa superficie de blé cultivé, qui est passée de moins de 5 000 hectares en 2018 à environ deux millions d'hectares en 2024. Le pays est devenu autosuffisant et exportateur net de blé en quatre ans à peine.

En outre, les deux dirigeants ont souligné l'urgence de réformer l'architecture financière internationale pour relever des défis tels que le changement climatique qui affecte particulièrement le continent africain.

Le président Ruto, qui était accompagné notamment de M. Njuguna Ndung'u, secrétaire d'État au Trésor national et à la Planification économique, a mentionné les récentes épreuves subies par le Kenya en raison de conditions météorologiques extrêmes.

« Il y a un an, la sécheresse a tué près de 2,5 millions de têtes de bétail. Notre économie a perdu 1,5 milliard de dollars », a indiqué M. Ruto. « Au début de ce mois, nous avons connu des inondations dévastatrices qui ont fait de nombreuses victimes, emporté des routes, des écoles et des hôpitaux. » M. Adesina a présenté ses condoléances au président Ruto et au peuple kenyan pour les décès et destructions causés par les inondations.

M. Adesina a déclaré qu'en raison de l'important déficit de financement climatique en Afrique, le Fonds africain de développement avait créé un Guichet d'action climatique dans le cadre de son 16e cycle de reconstitution des ressources. « C'est la seule institution de financement concessionnel à avoir créé un guichet dédié au financement climatique », a-t-il précisé. L'initiative, dotée d'un financement initial de 429 millions de dollars, a pour objectif de mobiliser entre 7 et 13 milliards de dollars pour soutenir les pays en situation d'urgence, promouvoir l'adaptation au climat et réduire le risque de surendettement lié aux investissements climatiques.

M. Adesina a tenu à remercier le président William Ruto et son gouvernement pour leur engagement à accueillir les 59e Assemblées annuelles du Groupe de la Banque, qui se dérouleront du 27 au 31 mai prochains au Kenyatta International Convention Centre.

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement était accompagné, entre autres, de Kevin Urama, économiste en chef et vice-président chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances de la Banque, de Vincent Nmehielle, Secrétaire général du Groupe de la Banque, de Jonathan Nzayikorera, administrateur pour l'Éthiopie, l'Érythrée, le Kenya, le Rwanda, les Seychelles, le Soudan du Sud, la Somalie, la Tanzanie et l'Ouganda, et de Nnenna Nwabufo, directrice générale de la Banque pour l'Afrique de l'Est.

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