Dakar — L'Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise l'élaboration, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, d'un modèle de déploiement national pour une disponibilité globale et de qualité de l'oxygène pour la prise en charge des malades dans les structures de santé de référence.
"Nous devons élaborer un modèle de déploiement national pour l'oxygénothérapie, une composante vitale de notre arsenal thérapeutique contre es conditions critiques telles que l'hypoxémie et l'insuffisance respiratoire", a souligné Dr Jeff Kabinda au nom du représentant résident du Bureau pays OMS Sénégal.
Il prenait part mardi à Dakar à une réunion internationale sur l'élaboration du cadre national de développement de l'oxygénothérapie.
La réunion de Dakar offre ainsi une plateforme "unique pour partager des expériences, présenter des plans nationaux réussis et concevoir un modèle indicatif pour guider les initiatives futures", a-t-il vanté.
Il s'exprimait devant les participants venus de ces pays mais également de certains petits pays insulaires en développement, en plus des parties prenantes du secteur mondial de l'oxygène médical, des organismes donateurs, entre autres.
Dr Jeff Kabinda considère que "l'importance de l'oxygénothérapie dépasse les frontières et les statistiques" et "touche au coeur même de notre engagement envers la dignité humaine".
Pourtant, malgré son importance vitale, l'accès à cette thérapie reste inégal, surtout dans les régions du monde les moins développés, a-t-il relevé.
"Cette inégalité n'est pas seulement un défi médical, c'est un appel à l'action pour nous présents ici à Dakar", a ajouté le représentant du directeur pays de l'OMS au Sénégal.
Il a rappelé que depuis 2021, grâce à l'initiative "Urgence Oxygène" et un investissement de 410,7 millions de dollars, l'OMS a fait des progrès significatifs en fournissant des générateurs d'oxygène à 55 pays, dont le Sénégal.
L'Alliance mondiale pour l'oxygène qui a pris le relais d"'Urgence oxygène" continuera d'oeuvrer pour recenser les besoins nationaux en oxygène et élaborer des feuilles de route stratégique.
Cette réunion internationale est une opportunité incroyable d'être ensemble entre pays pour trouver des solutions innovatrices, estime Dr Janet Diaz, qui s'occupe de la prise en charge des urgences sanitaires mais aussi de l'initiative pour une disponibilité de l'oxygène dans les établissements de santé, au siège de l'OMS, à Genève.
"Pendant la Covid-19, rappelle-t-elle, beaucoup de vies ont été perdues à cause du manque d'oxygène dans les structures de gestion de l'épidémie. Les pays développés, intermédiaires, sous-développés, tous ont été confrontés à ce problème de disponibilité d'oxygène".
Elle estime que "c'est aujourd'hui un défi à relever pour identifier les voies et moyens de financement afin que les gaps soient comblés au niveau mondial".
D'une durée de trois jours, la réunion devrait être une "nouvelle ère dans la lutte pour l'équité en santé".