Afrique Centrale: L'homme d'affaires gabonais détenu à Bangui serait soupçonné d'espionnage

Vue aérienne de la ville de Bangui.

Officiellement, aucune raison n'a été indiquée pour la détention de l'homme d'affaires gabonais Ismaël Agnagano dans les locaux de l'office centrafricain de répression du banditisme (OCRB) à Bangui. Mais selon les informations de RFI, l'entrepreneur de 35 ans, installé à Bangui depuis 2014, serait accusé d'espionnage, des allégations rejetées en bloc par ses proches, qui crient à une tentative de spoliation. Depuis lundi 25 mars, sa famille s'inquiète et demande aux autorités gabonaises d'intervenir.

Selon un proche des autorités de Bangui, Ismaël Agnagano a été arrêté pour espionnage, faux et usage de faux. Il aurait transmis des informations aux services de renseignement du Gabon.

« C'est un espion de la young team, les proches de Nourredin Bongo [fils du président déchu Ali Bongo - NDLR], il a pour mission de détruire les relations entre les présidents Faustin-Archange Touadéra et Brice Oligui Nguema », assure même une source sécuritaire. Selon cette dernière, Ismael Agnagano aurait enregistré à leur insu plusieurs personnalités, dont un fils du président Touadéra, et aurait obtenu frauduleusement la nationalité centrafricaine et un faux passeport.

Selon la même source, il aurait versé des rétrocommissions à l'ancien directeur financier de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac), le Gabonais Joseph Désiré Ondo Ngoua, dont la gestion a été très contestée. Celui-ci nie farouchement.

Selon les proches d'Ismaël Agnagano, c'est bien le contrat de sécurité remporté auprès de la communauté qui est à l'origine de ses mésaventures. Il aurait attisé la « jalousie » de ses concurrents, proches du pouvoir, qui chercheraient à le spolier de ses biens et de ses entreprises, puis à l'expulser. Le tout en faisant circuler de faux documents et de faux enregistrements.

Sa famille fait remarquer que depuis un mois, ses téléphones et ordinateurs sont aux mains de la police, mais qu'aucune inculpation n'a été communiquée : la preuve, selon son père, de l'absence d'éléments à son encontre.

Les raisons de son arrestation n'ont pas été communiquées à son avocat. Celui-ci a déposé une demande de remise en liberté, restée sans réponse, et n'a pas eu accès au procureur.

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