Sénégal: Amnesty Sénégal - Une commission d'indemnisation des victimes de manifestations, «une très bonne idée» mais «assez vague»

Au Sénégal, l'ONG Amnesty International juge que la création d'une commission d'indemnisation des victimes des manifestations entre février 2021 et 2024, annoncée par le nouveau président du pays, est une « très bonne idée » mais « assez vague pour le moment ». Seydi Gassama, directeur de la branche sénégalaise de l'ONG souligne que celle-ci est prête « à collaborer en tant qu'organisation qui a soutenu les victimes pendant ces trois dernières années ».

Au Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé la semaine dernière, la création d'une commission d'indemnisation des victimes des manifestations entre février 2021 et 2024. Cette structure sera chargée d'identifier les victimes et d'évaluer des préjudices subis en vue d'une future indemnisation. Pour Seydi Gassama, directeur d'Amnesty International au Sénégal, créer une commission d'indemnisation est une bonne idée mais il faut rapidement la mettre en oeuvre.

« Il faut fixer ses missions, il faut qu'elle se mette au travail »

« Alors cette commission d'indemnisation me semble assez vague pour le moment, estime-t-il au micro de notre correspondante, Léa-Lisa Westerhoff. Donc il faut le décret, créer la commission, il faut nommer les membres de la commission, il faut fixer ses missions, il faut qu'elle se mette au travail. Nous, évidemment, nous sommes prêts à collaborer en tant qu'organisation qui a soutenu les victimes pendant ces trois dernières années, pour qu'évidemment toutes les victimes soient identifiées et qu'elles puissent être donc indemnisées ».

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Il poursuit : « Créer cette commission est une très bonne idée parce qu'en 2012, à la suite des événements douloureux également qu'on avait connu - une douzaine de morts - l'État nous avait renvoyé vers l'agent judiciaire de l'État et l'agent judiciaire de l'État, après plusieurs discussions, a de façon unilatérale annoncé aux victimes que l'État proposait une indemnité de 5 millions de francs CFA, c'était à prendre ou à laisser. Évidemment, il y a quelques familles qui ont pris, les autres familles ont dit non et ces autres familles qui n'ont pas pris ne sont pas aujourd'hui encore indemnisées. »

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