Gambie: Un ancien ministre gambien condamné en Suisse à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité

Des plaignants et accompagnateurs posant à l'entrée du Tribunal pénal fédéral suisse, le 8 janvier 2024 à Bellinzona, dans le sud de la Suisse, jour d'ouverture du procès d'Ousman Sonko, ancien ministre de l'Intérieur gambien sous le régime de Yahya Jammeh, inculpé de crimes contre l'humanité.

Dakar — La justice suisse a condamné, mercredi, à 20 ans de prison, Ousman Sonko, ancien ministre de l'Intérieur de la Gambie, pour crimes contre l'humanité, a-t-on appris de diverses sources.

"Ousman Sonko est condamné à une peine privative de liberté de vingt ans", a déclaré la greffière du Tribunal pénal fédéral de Bellinzone (sud-est) dans des propos rapportés par des médias.

M. Sonko, qui a dirigé plusieurs départements ministériels dont celui de l'Intérieur gambien durant le règne de Yahya Jameh (1994-2016) a notamment été reconnu coupable de tortures, viols et assassinats à l'issue de ce procès organisé entre janvier et mars en suisse.

"Aujourd'hui, le tribunal pénal fédéral de Bellinzona dans la confédération suisse a requis une peine d'emprisonnement de 20 ans contre Ousmane Sonko, le plus ancien ministre de l'intérieur durant les 22 ans de régime dictatorial du président Jammeh pour des chefs d'accusation multiples dont des crimes contre l'humanité, viol, torture et assassinats", a réagi l'ONG Trial, dans un message partagé sur le réseau social X.

Cette sentence rendue en vertu de la compétence universelle de la justice suisse pour certains crimes graves selon la loi internationale, est l'aboutissement d'une plainte déposée depuis le 07 janvier par ladite ONG.

Les faits pour lesquels il était poursuivi couvrent la période comprise entre janvier 2000 et septembre 2016, au cours de laquelle il a servi à différents postes dont le dernier fut celui de ministre de l'intérieur (2006-2016).

Il lui est notamment reproché sa participation à des actes de torture, meurtres, détentions illégales et d'avoir facilité en ses qualités et fonctions, des attaques systématiques et généralisées contre toute voix dissidente au régime de Jammeh.

En septembre 2016, M. Sonko, a quitté la Gambie après son limogeage en tant que ministre. Il a demandé l'asile en suisse où il s'est réfugié avant d'être arrêté deux mois plus tard à la suite de dénonciations.

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