Ile Maurice: Ken Poonoosamy prévoit des pertes jusqu'à Rs 2,1 milliards d'ici 20 ans

Maurice est un des pays les plus affectés par les effets du changement climatique. L'inquiétude a gagné l'Economic Development Board, qui, dans son troisième bulletin d'informations, met l'accent sur l'évidence de la vulnérabilité aiguë de l'île face au réchauffement planétaire.

Le Chief Executive Officer (CEO) de l'Economic Development Board (EDB), Ken Poonoosamy, exprime un sentiment d'urgence en déclarant que notre île «est confrontée à des défis sans précédent». Face à ces défis, il avance que Maurice n'a jamais été autant «mise au défi» de poursuivre le développement économique et le progrès de la société de manière résiliente et durable à long terme. «L'avenir sombre du changement climatique et ses conséquences imminentes pèsent lourd et ces défis environnementaux ne sont pas seulement synonymes de coûts importants, pouvant entraîner jusqu'à Rs 2,1 milliards de pertes de valeur au cours des 20 prochaines années mais ils aggravent également les impacts négatifs des conditions météorologiques défavorables sur les revenus touristiques.»

De plus, Ken Poonoosamy mentionne que chaque année, le pays est confronté à une montée accélérée du niveau de la mer de 4,7 mm entraînant une érosion croissante des plages dans les régions d'Albion, de Bel-Ombre et de Mont-Choisy, avec une perte de plus de 20m de littoral au cours de la dernière décennie. Il évoque aussi la capture marine, qui a diminué de 11 %. De plus, une baisse allant de 2 % à 56 % de la couverture corallienne vivante est observée dans certaines lagunes. Il souligne également que Maurice est l'une des îles les plus exposées aux catastrophes naturelles - inondations soudaines, conditions cycloniques renforcées, températures instables, élévation du niveau de la mer et érosion des plages et autres - entraînant des implications financières importantes.

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Il met à nouveau en exergue les implications financières cruciales pour protéger, préserver, réparer et restaurer nos écosystèmes naturels et nos infrastructures face aux conséquences de ces calamités naturelles. Évoquant d'autres statistiques, il met en lumière le défi croissant pour les exploitations agricoles le long des zones côtières, qu'est l'intrusion des eaux salées. Le stress thermique pousse aussi de plus en plus à investir dans des pratiques d'irrigation et de conservation d'eau. Selon les projections de l'EDB, la disponibilité en eau pourrait chuter de 13 % d'ici 2050, entraînant une baisse de 30 % de la production agricole, ce qui suscite de sérieuses inquiétudes sur l'avenir de la sécurité alimentaire.

Opportunités offertes aux entreprises

Dans l'optique de s'adapter à la vague de transformation de l'ère actuelle, il avance que des opportunités sont présentes pour les entrepreneurs et investisseurs afin d'explorer et de contribuer aux efforts pour transformer Maurice en une économie verte, inclusive et durable. Le bulletin d'informations fait aussi état d'entreprises locales qui surfent sur la vague du changement avec l'environnement et le développement durable au centre de leurs préoccupations et stratégies.

Record d'investissements directs étrangers

Ken Poonoosamy se réjouit des récentes données publiées par la Banque de Maurice, qui marquent un nouveau record historique, avec des Investissements directs étrangers (IDE) estimés à Rs 37 milliards pour l'année 2023. Ce chiffre dépasse ainsi le précédent record de Rs 33 milliards, établi l'année dernière. Il souligne qu'il s'agit d'une augmentation de 11 % par rapport à 2022 et que le total de Rs 37 milliards constitue un nouveau record historique. «Il s'agit là d'une réalisation tout à fait remarquable, avec des IDE cumulés dépassant les Rs 70 milliards pour les années 2022 et 2023.» Selon lui, quatre secteurs soutiennent cette performance de 2023, représentant 84 % du total : l'agro-industrie, l'hôtellerie, l'immobilier et les technologies de l'information et de la communication.

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