Ile Maurice: Un mal à prendre au sérieux

Le communiqué publié par le ministère de la Santé, samedi, a ravivé des préoccupations anciennes. Depuis le début de l'année, le pays a enregistré 20 cas de leptospirose, dont cinq pour le seul mois d'avril. Les autorités appellent à la vigilance et à prendre des précautions pour éviter que cette maladie, souvent transmise par les rats, ne devienne mortelle en cas de non-détection.

Fièvre, maux de tête, douleurs musculaires ou encore vomissements... Ces symptômes, souvent confondus avec ceux de la grippe, peuvent également être ceux de la leptospirose. Cette maladie est causée par une bactérie, qui se développe dans l'eau après avoir été contaminée par l'urine d'un animal porteur, le plus souvent des rats. Il est important de souligner que ces rongeurs peuvent transporter cette bactérie sans en subir les conséquences. Une simple plaie en contact avec de l'eau contaminée peut entraîner la maladie. Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a récemment mis en garde contre l'évolution possible de cette maladie, pouvant affecter les reins, le foie ou les poumons. Il a souligné que les rats peuvent uriner sur des canettes, des boîtes de conserve ou d'autres récipients, et que si nous en consommons, la bactérie peut affecter notre foie, provoquant de la jaunisse, ce qui peut être fatal. La présence accrue de rats est souvent due à l'accumulation d'eau dans notre environnement.

Selon le Dr Vasantrao Gujadhur, la leptospirose a toujours été présente à Maurice. «Chaque année, nous enregistrons en moyenne 40 cas, avec un pic de 55 cas en 2013. Bien que le diagnostic puisse sembler bénin, il est important de noter que 10 % des cas peuvent être mortels, notamment lorsque les patients ne reçoivent pas de traitement, entraînant ainsi leur décès.» Pour éviter toute contamination, le ministère de la Santé appelle le public à maintenir un environnement propre afin de réduire les risques.

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Le respect des règles d'hygiène est essentiel. Pour les personnes travaillant dans des secteurs tels que l'agriculture, l'élevage, l'entretien des espaces verts et le nettoyage des cours, etc., il est recommandé de se protéger en portant des gants, des lunettes et éventuellement des bottes. Il est également crucial de protéger les plaies, et de bien laver les canettes, conserves et autres récipients avant utilisation. Le lavage des fruits et légumes est également essentiel, de même que la protection des aliments contre toute forme de contamination.

Cependant, l'ancien directeur de la Santé soulève des préoccupations. «Nous nous demandons quelles mesures le ministère prend pour prévenir cette maladie, d'autant plus que certains patients ont signalé la présence de rats dans les salles d'hôpital», a-t-il déclaré. Le Dr Gujadhur fait référence au rapport de l'Audit, qui met en lumière des problèmes de stockage des médicaments, notamment le retard dans la construction d'un nouveau bâtiment destiné à les abriter depuis 2009. «Le rapport souligne également la présence de rats, de fuites d'eau et d'excréments d'animaux. Je me demande combien d'agents de contrôle des rongeurs sont employés pour résoudre le problème de rats dans ces infrastructures publiques. Surtout que la nourriture est souvent jetée, notamment par les patients. Il devrait y avoir moins d'une vingtaine d'agents à Maurice. Donc, je me demande ce que le ministère fait pour protéger son personnel contre cette maladie. Y a-t-il suffisamment d'agents de soins de santé dans les hôpitaux pour prendre en charge toutes les salles de tous les hôpitaux de l'île ? Ils doivent nettoyer les salles, les cours et les stores, entre autres.»

Il est à noter que la leptospirose est présente partout dans le monde mais qu'elle affecte principalement les régions tropicales. Les conditions météorologiques semblent également propices à la transmission de la leptospirose, de même que la dengue.

La Réunion : les cas en hausse

À La Réunion, le nombre de cas liés à la leptospirose continue d'augmenter, atteignant même un niveau record. Depuis le début de l'année, pas moins de 190 cas ont été recensés, selon l'Agence régionale de santé. Les autorités sanitaires déclarent qu'il s'agit d'une épidémie d'une ampleur sans précédent. De plus, les cours de récréation sont désormais envahies par les rats, ce qui suscite une grande inquiétude parmi les parents. Ces derniers appellent les autorités à prendre des mesures urgentes pour résoudre ce problème.

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