Kenya: Le nombre de corps retrouvés dans la forêt de Shakahola s'élève à 133 - Le président crée un groupe de travail chargé de réviser la loi régissant la secte

Exhumation des corps des victimes du chef de la secte, Paul McKenzie Nthenge sur les lieux du massacre de Shakhahola à Kilifi.

Nairobi — Vingt autres corps ont été retrouvés dans la forêt de Shakahola, dans le sud-est du Kenya, portant à 133 le nombre de fidèles morts dans le suicide collectif par jeûne forcé (mais certains des corps présentent des signes de strangulation ou d'asphyxie suggérant un homicide), ordonné par le "prédicateur" Paul Nthenge Mackenzie, chef de la Good News International Church" (voir Fides 3/5/2023). Environ 65 personnes trouvées en train de jeûner dans la forêt ont été sauvées et transportées à l'hôpital.

L'opération de recherche dans la forêt de Shakahola, qui a débuté à la mi-avril, a été suspendue pendant plusieurs jours en raison du mauvais temps, et des centaines de personnes sont toujours portées disparues.

"Il y a encore plusieurs tombes dans la forêt, ce qui nous amène à conclure que nous avons affaire à un crime très organisé", a déclaré à la presse le ministre de l'intérieur, M. Kithure Kindiki. Les autorités espèrent retrouver d'autres corps dans les jours à venir.

Kindiki a ensuite démenti un rapport de la police criminelle kenyane, la Direction des enquêtes criminelles (DCI), selon lequel certains des corps retrouvés avaient été privés de plusieurs organes, ce qui laissait supposer un trafic d'organes humains (probablement pas pour effectuer des transplantations mais pour accomplir des "rites magiques").

Le ministre de l'intérieur a ensuite répondu à ceux qui réclament davantage de contrôles de la part du gouvernement pour empêcher les citoyens d'être victimes de sectes telles que la "Good News International Church". L'État, a assuré le ministre, s'engage à défendre la liberté de religion et traquera ceux qui abusent de l'influence religieuse à des fins inavouées. "L'État n'est pas en guerre contre la religion, mais concentre ses activités sur l'élimination des bandits qui promeuvent l'extrémisme et les activités criminelles sous le prétexte de la liberté religieuse", a déclaré M. Kindiki, qui s'exprimait à la paroisse St Joseph Benedict Cottolengo Chaaria à Meru lors d'un événement organisé pour collecter des fonds destinés à des activités pour les enfants vivant avec des handicaps mentaux et physiques.

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A cette fin, le président William Samoei Arap Ruto a créé, le 4 mai, une "task force présidentielle" spéciale chargée de réviser la loi régissant le culte au Kenya, le Legal and Regulatory Framework Governing Religious Organisations in Kenya (cadre juridique et réglementaire régissant les organisations religieuses au Kenya). Composée de 17 membres, dont Mgr Maurice Muhatia Makumba, archevêque de Kisumu, cette task force aura notamment pour mission "d'identifier les lacunes qui ont permis aux organisations religieuses extrémistes de s'établir au Kenya, ainsi que la formulation d'un cadre juridique qui empêchera les entités religieuses radicales d'opérer localement".

Entre-temps, Ezekiel Odero, un autre "téléprédicateur" accusé d'avoir aidé Paul Nthenge Mackenzie dans ses exploits et pour certains décès suspects survenus au sein de son "église", le New Life Prayer Centre and Church, a été libéré sous caution" (voir Fides 4/5/2023).

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