Son état actuel fait penser à la jaquette du film post-apocalyptique « I'm a legend » de Francis Lawrence qui illustre Brooklyn Bridge en ruine... Le pont de la Mahavavy, l'un des grands monuments de l'Ankarabe, a été détruit par le cyclone Gamane.
Les intempéries ont isolé le nord de la Grande île Construite en 1951 par les Français, cette infrastructure est plus qu'un pont, elle est une passerelle culturelle entre les Antakarana et les Sakalava Bemazava. L'heure est grave ! La population est sous le choc. La veine maîtresse du commerce est littéralement coupée. Elle traverse une crise sans précédent. Par ailleurs, un mec les opinions divergent... D'une part, sa destruction est un mauvais signe. « C'est un châtiment. Je pense que nous avons commis beaucoup d'erreurs ces dix dernières années.
Cela irrite nos aïeux. Qui aurait pu imaginer que ce pont s'effondrerait un jour ? », se demande Ndrianjato, un gardien traditionnel Antakarana. En outre, lieu de culte depuis le règne de Kozobe, le fleuve Mahavavy s'est transformé au fil du temps en un simple cours d'eau qui permet aux paysans d'irriguer leurs lopins de terre. Apparemment, les habitants ont laissé derrière eux les us-et-coutumes. De ce fait, un rituel a été effectué sous le pont, le samedi 4 mai dernier. Les hauts dignitaires locaux ainsi que les nobles de la ville d'Ambilobe sont venus pour demander grâce aux ancêtres. Pour leur part, les rationnels certifient que ce bien public est tellement vieux qu'il n'a pas pu résister au cyclone. De surcroît, aucun entretien n'a été effectué durant tout ce temps. « C'est normal ! Les millions de camions qui ont emprunté la route RN6 et qui y passaient obligatoirement ont créé des vibrations », a affirmé un transporteur.
La tradition ne tient plus debout dans ce district imbibé de la culture étrangère. Les citadins omettant sciemment les legs de leurs aïeux ont besoin d'un rappel. Le savoir-faire des ascendants n'a plus sa place dans une jungle de béton. Néanmoins, ces préceptes demeurent dans les quatre murs du palais de l'ampanjaka. En revanche, celui-ci semble ne plus réussir à convaincre ses sujets. Par conséquent, la base de la tradition s'effrite au profit d'une nouvelle civilisation qui s'est facilement ancrée dans les esprits... Bref, patrimoine bâti, le pont Mahavavy est également un lieu de mémoire pour les Antakarana, un édifice qui fait partie d'une merveille de la région DIANA.
