Dakar — Le bas taux d'infection du VIH au Senegal qui fait l'objet d'envie des autres nations Africaines a été attribué à une excellente planification assez tôt depuis le début des années 80. Une chose qui a aidé le Sénégal à porter l'attention et à être fier de sa campagne nationale contre le SIDA, c'est l'engagement de prominents scientifiques nationaux comme Souleymane Mboup. Mboup est Professeur de Microbiologie à l'Université de Dakar,au Senegal et est mondialement connu dans le domaine du SIDA pour son travail spécial sur la souche VIH2 du virus du SIDA. Le Professeur Mboup est chargé du Programme Surveillance Sentinelle sur le SIDA au Senegal et du programme National sur le SIDA de son pays. Il coordonne aussi la Convention de Recherche entre le Senegal et l'Université Harvard aux Etats-unis. En plus, Mboup est l'actuel président du Reseau Africain sur le SIDA.Il est un membre actif des Forces Armées du Senegal,et en cette qualité,le coordinateur continental pour l'Afrique de l' Alliance Civil-Militaire contre VIH/SIDA. Le devouement du professeur Mboup a la lutte contre le SIDA lui a valu beaucoup de respect tant au niveau régional qu'au niveau international. Ses recherches et découvertes,transmettent un profond message à travers l'Afrique, à savoir que le continent peut tirer de ses propres ressources et capacités pour faire face au VIH/SIDA. "Nous n'attendons pas. Nous aussi contribuons. Ceci est ma vie entière", disait le Professeur Souleymane Mboup dans une interview qu'il a accordee à Ofeibea Quist-Arcon d'allafrica dans la capitale sénégalaise, Dakar. Nous reproduisons ci-dessous des extraits de cette interview comme étant une partie d'une serie continuelle sur la longue lutte du senegal contre le SIDA.
PROFESSEUR MBOUP,VOUS PORTEZ PLUSIEURS CHAPEAUX. JE CROIS QUE VOUS ETES,OU L'UN DE CEUX QUI AU SENEGAL,ONT IDENTIFIE LE VIH2 COMME ETANT UNE SOUCHE SEPAREE DU VIRUS DU SIDA ET QUI PREDOMINE DANS LA REGION?
Exactement. Avec la collaboration de l'Institut Harvard, nous étions réellement à l'origine de cette découverte avec d'autres. Nous étions en mesure en premier de déterminer la présence de cette nouvelle souche de VIH dans la région. Les spécialistes Français du SIDA (le groupe Montagnier) furent les premiers à l'isoler. Depuis 1985,nous avons aussi conduit plusieurs études sur le VIH2 et je peux dire que la plupart des connaissances dans le monde sur le VIH2 est le produit de cette collaboration.
COMMENT VOYEZ-VOUS LA SITUATION DU VIH/SIDA AU SENEGAL. CHACUN PARLE DE REUSSITE ET DE TAUX BAS D'INFECTION VIH ICI, MAIS QUELLE REUSSITE EST-CE ET Y A T-IL DES CHANCES D'AMELIORATION?
A travers différents programmes et un programme d'évaluation et d'estimation nous sommes parvenus à déterminer la croissance du SIDA. Et pendant au moins dix ans, nous avons été capable de maintenir un taux de prédominance stable d'environ un pour cent. Plusieurs facteurs y contribuent. Premièrement: la situation structurelle et la stabilité du pays, aussi un programme de transfusion de sang commencé dans les années 70 et un programme sur les Maladies Sexuellement Transmises(MST) plus le recensement des prostituées. Deuxièment: une réponse tot obtenue face à l'épidemie du SIDA. Le Programme National sur le SIDA au Senegal était le premier du genre en Afrique. Et en troisième lieu, l'engagement politique a été très solide depuis le début,et nous avons un bodget du gouvernement avec sa participation et son soutien. Un autre facteur était la réponse de tout genre d'organisations et la participation des groupes communautaires, comme les dirigeants religieux, les femmes etc, ensuite des programmes d'informations et d'éducation qui visaient certains secteurs de la population, les prostituees, la jeunesse etc. Un autre facteur et l'évaluation et l'estimation à travers un programme Surveillance Sentinelle, un programme Surveillance Comportement et Recherche. Je pense qu'à travers ceci nous avons pu déterminer la progression du SIDA au Senegal et, oui, je pense qu'il y a quelques succès. Mais malgré le taux bas de prédominance de VIH/SIDA, nous devons encore renforcer les efforts développes pour maintenir cette situation. ALORS QUELS SONT LES PLUS GRANDS DEFIS DEVANT LE SENEGAL? Maintenir le niveau de prédominance d'à peu près un pour cent (d'infection parmi les adultes) et éviter une quelconque croissance. Il existe encore d'autres facteurs comme les migrations, les changements de comportements et autres défis auxquel on doit faire face. Mais comme je le dis, quand on regarde l'étendu de la réponse qui a été donnée au problème, nous sommes encouragés, mais nous devons travailler pour maintenir nos progrès.
AVEC DES DOMAINES A HAUTS RISQUES COMME LA PROSTITUTION, COMMENT FAITES-VOUS?
Le Senegal a eu un programme de recensement des femmes prostituees depuis 1970. C'était vraiment important, parce qu'il nous permet d'abord d'avoir une idée du niveau de prédominance dans la population. Aussi, à cause du système en place, nous étions en mesure de conduire de considérables recherches pour déterminer le VIH1 et le VIH2. La prostitution a été réglementée et c'est important parce que les gens peuvent pratiquer la prostitution tant qu'il satisferont deux critéres: etre agé de plus de 18 ans et se faire faire régulièrement des bilans de santé sur les Maladies Sexuellement Transmises. C'était une bonne oportunité pour nous d'éduquer les populations. Dans nos nouvelles stratégies nous aimerions nous concentrer plus sur ce groupe noyau(prostituees) comme un groupe de lien avec les populations. Nous avons commencé depuis seize ans,mais nous continuons toujours à les éduquer. Ceci nous a permis de noter une trés importante baisse de MST et VIH dans cette population. Il y a aussi une connaissance répandue d'au moins cent pour cent de VIH/SIDA et des mesures de prévention ( grande utilisation de preservatifs) parmi les prostituées. Donc je pense c'est un programme important et c'était fait dans la capitale Dakar et d'autres régions du Senegal. C'est imprtant et cela nous permet d'avoir ces genres de succès. *
PROFESSEUR MBOUP ET A PROPOS DES PRODUITS DE TRAITEMENT ET LA MEDICATION ANTI-RETROVIRAL POUR LE VIH/SIDA?
Nous avons pu entreprendre une initiative, pendant les deux ans passés, quand ces produits ont commencé à etre disponible dans plusieurs pays en voie de développement et avec comme objectif de montrer qu'il était possible de traiter les gens en Afrique (avec des anti-retroviraux) avec les memes résultats obtenus ailleurs dans le monde. Ce Programme National pilote nous a permit de remplir les critères pour obtenir une reduction (dans le prix des produits medicaux). Le vrai défi maintenant est de savoir comment maintenir cette haute qualité pour un suivi et aussi une expansion de cette expérience à un niveau national et sous- régional. L'essai avec des anti-retrovirals s'est fait sur cent trente personnes vivant avec le SIDA au Senegal.
DONC CELA FAIT CENT TRENTE PERSONNES SUR LES QUATRE VINGT MILLES QUI SONT ESTIMEES VIVRE AVEC LE VIH/SIDA AU SENEGAL,DONT TROIS MILLES SONT MORTS? C'ETAIT JUSTE UN ECHANTILLON.
Oui on est obligé d'aller graduellement. On doit savoir parmi ces quatre vingt milles combien de gens sont accessibles et,s'ils ont besoin et peuvent prendre ces medicaments. Parce que, meme dans les pays en voie de développement, il y a des crirères pour commencer un traitement anti-retroviral.
ALORS COMMENT IDENTIFIEZ-VOUS LES GENS ET QUELS SONT LESS CRITERES POUR PRENDRE PART AU PROGRAMME NATIONAL ET POUVOIR RECEVOIR UN TRAITEMENT ANTI-RETROVIRAL?
Nous avons défini quelquels critères qui sont mondialement très bien établis dans d'autres pays. Vous devez etre asymptomatiques, plutot non symptomatiques, avec un compte CD de moins de 200 et une charge virale de plus de 100. Ceux là sont des gens qui en ont vraiment besoin(traitement anti- retroviral )mais nous devons suivre les gens et démontrer que nous le pouvons. Le programme pilote initial a établi la vraisemblable possibilité au Senegal de continuer ce programme. Maintenant c'est fait, nous avançons et essayons de voir comment l'étendre sur l'ensemble du pays. Mais on doit vraiment maintenir la meme qualité de suivi. Donc je crois que meme si toutes les conditions sont reunies, on doit parfois étendre ce programme pour pouvoir maintenir la meme qualité pour les gens, aussi bien qu'en suivi qu'en action, pour éviter une quelconque résistence. Cela doit se faire graduellement,mais je crois que nous sommes sur la voie pour l'accomplissement de cet objectif.
ET A PROPOS DU PRIX,DU COUT,DES ANTI-RETROVIRALS?
Le prix est devenu plus accessible parce que, comme vous le savez dans les pays en voie de développement la somme en dollar était dans les environs de 12.000US$ pour un traitementv(anti-retroviral) par personne et par année. Maintenant on peut l'avoir à 1.800US$ par personne annuellement et subventionné par le gouvernement. Certaines personnes ont accès à l'anti-retroviral à 10US$ par mois. C'est vraiment accessible et pour certains qui n'ont pas de moyens, ou le personnel médical, ne paientt rien pour le traitement. C'est un système qu'on doit maintenir. Le plus haut cout pour le traitement est d'environ 80US$ par mois,c'est le plus grand prix que vous pouvez payer au Senegal,donc le prix a radicalement baissé.
DONC PROFESSEUR MBOUP,QUAND EST-CE QUE LES GENS QUI SONT VIH POSITIF OU QUI LE SIDA ET QUI REMPLISSENT LES CRITERES DE SELECTION,AURONT ACCES AUX MEDICAMENTS ANTI-RETROVIRALS?
Je pense que c'est vraiment difficile de donner une date exacte. Mais c'est notre objectif et nous aimerions, dans les 1 à 2 ans qui vienent, multiplier d'au moins seize (16) à vingt (20) le nombre de gens qui bénéficient du traitement anti-retroviral. je pense peut etre que les choses changerons aussi bien,avec un régime plus facile et des prix reduits et je pense que cela aidera. Comme je le dis, une des conditions est de ne pas se presser, mais plutot d'etre sûr de continuer la qualité de suivi de nos patients. Ce sera le critère le plus important et cela devrait etre fait avec les infrastructures existantes. Mais la situation devrait évoluer sur une période de 1 ou 2 ans et cela aidera à accélérer les développements.
ET A PROPOS DES RECHERCHES AU SENEGAL SUR UN VACCIN CONTRE LE SIDA.
Oui la recherche pour un vaccin devient maintenant une très grande priorité à tout les niveaux; au niveau international mais meme au niveau national. vous avez du entendre que les ministères de la santé dans la sous-région font des efforts réels pour aller dans ce sens et nous avons aussi plusieurs groupes et plusieurs initiatives. Avez-vous entendu parler de Bill Gates(fondateur de Microsoft) qui a donné, je pense,100US$ par minutes pour la recherche d'un vaccin contre le SIDA? Donc,je crois, ceci aidera à aller de l'avant et peut etre bientot les choses évolueront. Et comme vous le savez,il y a aux Etat-unis et en Thailande quelques essais qui s'y effectuent et peut etre cette année nous aurons un aperçu sur les résultats de ces essais qui seront des connaissances précieuses afin de confirmer si le vaccin peut etre effectif ou non, ou ameliore afin de l'etre.
ETES-VOUS PERSONNELLEMENT ENGAGE DANS LA RECHERCHE DU VACCIN QUI POURRAI ETRE TROUVER POUR LUTTER CONTRE LE SIDA?
Je dirai oui, parce que nous travaillons sur plusieurs projets qui peuvent aider ou bien vers une compréhension de la situation pour développer un vaccin ou voir quel genre de vaccin serai disponible. Nous n'attendons pas, nous aussi contribuerons. Ceci est toute ma vie. Comme vous le savez nous avons un réseau de surveillance de différents sous-types qui montrent, qu'ici en Afrique de l'ouest,le sous-type majeur est un virus compose de deux sous-types(A&G,qui sont appelés CRFO2, CRF forme recombinant circulant numero2). C'était très,très important et aussi,à travers nos recherches sur le VIH2,on a pu montrer que les gens précédement infectés par le VIH2 ont une protection partielle. Toutes ces choses sont très importantes pour aider à aller dans la direction de futurs vaccins.
OU EST-CE QUE LE SENEGAL A TREBUCHE ET TOMBE OU ECHOUE DANS SON PROGRAMME DE PREVENTION CONTRE LE SIDA?
C'est difficile d'etre performant à cent pour cent dans tous les domaines. Et on a toujours quelques défis. L'un en est qu'on doit maintenir le bas taux de prédominance. Ausi nous avons encore quelques situaions à risque comme les migrations de populations mobiles, succession d'épouse et autres coutumes, et aussi on doit maintenir un haut niveau d'engagement pour les finacements et autres. Donc il y a des défis et un message important et qu'on a besoin d'etre soutenu par des organisations ,parce que le support du Senegal peut etre pris comme modéle à exporter aux autres pays. Et aussi on doit montrer qu'avec cette épidemie VIH/SIDA,il était très important d'agir vraiment tot. Je pense que cela peut aider beaucoup d'autres pays qui ne sont pas encore dans cette situation. Cela peut etre fait par beaucoup d'organisations parce que malheureusement la plus part des financements va aux pays qui ont un taux de prédominance VIH/SIDA. Bien sur, c'est très important. Mais il est aussi important de supporter les pays qui ont très tot réagi à la menace du SIDA, comme le Senegal, afin de les aider à maintenir le statut quo. C'est un défi pour le Senegal, mais c'est aussi un défi mondial. C'est pourquoi nous avons besoin de soutien pour maintenir cette situation.