Washington, DC — Les rencontres de football entre le Nigéria et le Ghana ont toujours été une grande affaire de fierté nationaliste et le match qui réunira les deux équipes ce dimanche n' en fera pas exception.
Les enjeux sont on ne peut plus grands. Le Niéria a besoin d'une victoire pour se qualifier au mondial au mois de mai prochain alors que les ghanéens, réputés pour leur tenacité, se batteront bec et ongle pour gagner.
Ces deux géants du football africain sont passionnés par le sport et des millions de leur supporters à travers le monde ne les lâcheront pas de vue.
A vrai dire, la concurrence entre ces deux rivaux ouest africains est tellement vive qu'elle soulève des appréhensions sécuritaires malgrès les déclarations officielles cherchant à rassurer que toutes les mesures ont été prises pour que tout ce passe dans l'ordre avant, durant et après le match.
Ces appréhensions ne sont pas sans fondement. Le continent a connu une séries de catastrophes l'an dernier aux stades de Johannesburg, Accra, Kinshasha, Addis Ababa et ailleurs qui ont fait état de plusieurs centaines de morts.
La sécurite de côté, Le Nigéria a un avantage psychologique considérable. Les Super Eagles seront chez eux et avec les treize points qu'ils ont déjà, sont en deuxième position en Groupe B, derrière le Libéria. N'empêche qu'ils doivent gagner le match parce qu'une défaite ou même un match nul mettera un terme à leurs ambitions et donnera le billet de qualification au Libéria.
Par contre, si les Ghanéens ne seront pas devant leur puplique, l'histoire les favorise. Des 43 matches qui les ont opposés au Nigéria, ils en ont gagné 19, perdu 10 et fait match nul dans le reste. En plus, leur dernière défaite contre les Super Eagles datent de 15 ans pendant la Coupe des Nations en Côte d'Ivoire.
Mais si les nigérians se disent avoir la poisse contre les Black Eagles, ils se sentent sûrs de pouvoir la rompre cette fois-ci. "Je ne vois pas comment les Nigérians pourront nous faire obstacle. Nous sommes sur le bon chemin et prêts à les vaincre," a annoucé Tijjani Babangida, l'un des joueurs professionnels qui ont été rappelé des clubs européens pour la rencontre ce dimanche.
L'Association nigérianne de football n'a épargné aucun effort pour ramener des joueurs nigérians basés à l'étranger, y compris le défenseur Issac Okoronkwo, dont le club ukrainien où il joue lui avait refusé la permission de voyager au départ.
Quand aux internationaux Ghanéens jouant à l'étranger, leur participation n'est pas garantie. L'équipe nationale s'est rendue au Nigéria vendredi après que l'entraineur Fred Osam-Duodo ait reporté le voyage pour leur permettre de se joindre à leur co-équipiers. Mais Charles Amoah, du club autrichien Graz, et Emmanuel Duah, jouant au Portugal, ne sont pas arrivés à temps pour faire le voyage avec le reste de l'équipe.
Il n'est toujours pas claire si ces joueurs seront inclus dans la sélection finale mais Osam-Duodo est confiant que même avec une équipe entièrement basée au Ghana, il vaincrera le Nigéria. Il pourrait s'appuyer sur Osei Kuffour, l'actuel jour de l'an ghanéen, pour mener l'attaque contre l'adversaire.
"Il est vrai que nous ne jouons plus pour la qualification," avait-il annoncé,"mais cela ne veut pas dire qu'on va au Nigéria pour prendre du thé. Nous avons une réputation à défendre".
Pourtant Osam-Duodo n'est pas sans savoir que les Nigérians, doués et endurcis, seront difficiles à vaincre, malgrès les primes promises à ses joueurs en cas de victoire. Et même s'ils remportent la partie, se sont les Libérians, avec 15 points, qui se retrouveront qualifiés à côté du Cameroon, l'Afrique du Sud, la Tunisie et le Sénégal. Cela serait d'autant plus ironique que le Ghana a battu le Libéria par un but à zéro il y a deux semaines.
Mais quelque soit le résultat dimanche, c'est toute l'Afrique qui sera gagnante. Il est vrai que le football est très souvent une affaire nationaliste mais cela n'empêchera pas les cinq qualifiants de démontrer le talents du football africain.