Sénégal: Senegal,une lueur d'espoir dans la lutte contre le SIDA en Afrique

25 Juillet 2001

Selon une étude réalisée par les Nations Unies, le Sénégal serait au devant de la lutte contre le Sida en Afrique. Il fait aussi partie des trois dans le monde à contenir la pandémie. Au moment ou les Nations Unies tiennent une session spéciale, sans précédent, le VIH/SIDA au siège de l'organisation, a New York, Ofeibea Quist-Arcton de allAfrica.com, s'interesse au Sénégal, dans une série de rapports spéciaux sur la bataille contre le SIDA dans ce pays.

Dans la lutte contre le VIH/SIDA, le Sénégal fait figure d'espoir dans un continent ravagé par la pandemie. En effet les autorités sénégalaises, avec un taux d'infection d'environ 1 pour cent des adultes de la population, constatent avec fierté leur reussite face au Botswana et à l'Afrique du Sud qui auraient, respectivement des taux de prevalence VIH à 36 et 20 pour cent.

C'est dans ce contexte que les Nation Unies ont reconnu les succès du Sénégal, des Philippines, de la Thaïlande et ceux de l'Ouganda qui ont le plus combattu le VIH/SIDA.

Quant au Président Abdoulaye Wade qui reconnaît que la menace su Sida reste et demeure une réalité, il a confirmé que es bons resultats obtenus ne constituent pas une raison pour son pays «de dormir sur ses lauriers». «En ce qui concerne la lutte contre la maladie, le Sénégal a les meilleures résultats en Afrique. Mais la bataille n'est pas encore finie.»

En effet, avec l'aide de quelques experts sénégalais du SIDA, classés parmis les plus expérimentés du monde, les autorites ont tres tôt mis en place une campagne de sensibilisation et de prévention, comprenant un volet éducation sexuelle. C'est cette politique gouvernementale pro active signe d'une volonte politique manifeste, qui date des années 80, qui explique le bas taux d'infection au Sénégal. Les premiers cas de SIDA dans le pays furent enregistrés en 1986. En 1987, le gouvernement avait déjà mis en place un programme national de test sanguin.

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En outre, le Sénégal a été le premier pays dans le continent à négocier une réduction de 90 pour cent sur le prix des médicaments avec les sociétés pharmaceutiques multinationales. En effet, les anti-retroviraux, trop chers, sont inaccessibles pour la plupart des pays africains. Environ 100 personnes qui souffrent du SIDA à travers le Sénégal sont actuellement sur un régime de médication anti-retroviral subventionné par le gouvernement qui, prévoie de l'étendre sur tout le pays.

Il est évident que d'autres facteurs sociaux comme la religion, ont aussi aidé les autorités à maintenir un niveau raisonnable de VIH/SIDA. C'est pourquoi, malgré les tabous qui restent présents dans les quartiers les plus conservateurs d'un pays à 90 pour cent de la population musulmane, quelques Imams (Chefs religieux) brossent maintenant le sujet du SIDA après la prière du vendredi. Un Imam dans la capitale, Dakar, a confie à allAfrica.com qu'il prêche l'abstinence d'abord, mais à défaut, l'utilisation des condoms pourrait sauver des vies humaines.

Cependant, les Imams et le personnel de la santé reconnaissent rencontrer des difficultés à convaincre quelques Sénégalais que le SIDA n'est pas une malédictions divine dû aux méfaits de l'humanité sur terre. Exemple touchant que celui de Mabeye, 41 ans, et ex - employé d'une compagnie sucrière. Résident de la région de Saint Louis, dans le nord du Sénégal, il a ete diagnostiqué séropositif en 1997, après une relation sexuelle non protégée avec une copine qu'il venait de connaître. «Parce que j'ai badiné un peu, cette seule erreur et j'ai été puni par Dieu» a t il expliqué à allAfrica.com. Mabeye disait ne pas pouvoir discuter avec son Imam d'un probleme aussi «sensible, privé et tabou».

Le président Wade a prévenu ses compatriotes de la nécessité d'aider à rompre le silence et tout autre mythe autour du SIDA. «Si nous réussissons à inculquer dans l'esprit de chaque Sénégalais, l'idée qu'ils ne doivent pas transmettre la maladie, ou en aucun cas, être la cause de la perte d'autres vies humaines. Alors donc nous aurions fait un grand pas en avant.» disait-il aux journalistes, en ajoutant que «c'est un tout sur l'éducation, l'information .à travers les médias et les réunions. Ensuite l'élément le plus important, c'est l'intégration des jeunes et des femmes.»

En conclusion il s'est adressé au Sénégalais en leur disant «attention aux dangers, trouvons des solutions, changeons nos comportements et encourageons tout le monde à aller pour un test VIH.»

Dans ce cadre les dirigeants africains ont déclaré en avril, à Abuja la capitale nigériane, la guerre contre le SIDA et «un état d'urgence sur le continent», qui a abouti à «une priorité absolue donnée à la lutte contre le SIDA dans nos plans nationaux de développement.» Ils ont promis d'être en tête de ligne dans la bataille contre le VIH/SIDA, la Tuberculose et autres maladies infectieuses du genre.»

A l'instar du Sénégal et de l'Ouganda qui ont très tôt reconnu la menace et le danger du VIH/SIDA, certains des dirigeants africains auraient souhaité avoir réagi beaucoup plus tôt, en constatant aujourd'hui qu'ils sont entrain de perdre les générations les plus productives de leurs populations. Ils ont tous accepté de confronter le défi et ont pris action. Bien que leurs réalisations ne soient pas parfaites, les autorités de Kampala et de Dakar reconnaissent avoir essayé au moins d'aider leurs peuples.

«Ce qu'ils ont prouvé, c'est qu'on peut quand on veut.» C'était là en quelques mots le résumé de la performance sénégalaise par le directeur adjoint du PNUD, Zephrine Diabre, en s'adressant aux journalistes.

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