Washington, DC — Moins de deux mois après le renversement de l'ex-chef militaire Said Abeid, un autre coup d'état a été rapporté lundi sur l'île comore d'Anjouan, au large de la côte Est de l'Afrique dans l'Ocean Indien. Le comité militaire qui a pris le pouvoir le 9 août dernier a annoncé sur Radio Anjouan que Ahmed Aboubacar Foundi a été nommé premier chef d'autorité dans l'île.
Evitant le mot 'putsch' et qualifiant cette prise du pouvoir de "changement d'autorité", la radio a appelé les citoyens au calme. Des temoins locaux ont rapporté que les rues étaient vides et les magazins fermés.
La nomination de Foundi, ont affirmé les militaires, avait pour but de garantir le futur, de protéger la population contre tout aventurisme et de consolider l'autonomie de chacune des iles de l'archipel.
En 1974, Anjouan a voté pour l'independance de la France et s'est jointe à la République Fédérale Islamique des Iles comores qui comptent de autres îles, celles de la Grande Comore et de Moheli. Mais en 1997, Anjouan a opter pour faire sécession de la fédération et a depuis connu pas moins de vingt coups d'état. Une quatrième île, Mayotte, reste toujours sous le contrôle de la France.
Le communique de l'armée anjounaise a également affirmé lundi que le majeur Combo Ayouba avait pris les commandes de l'armée et que le manque de cohésion dans les rangs des militaires constitue une menace grave à la paix et sécurité l'île.
Ayouba, qui est originaire d'Anjouan, est revenu à l'ile en août pour y célébrer ses noces. Mais le chef de la gendarmerie, Mohamed Bacar accuse le gouvernement fédéral à Moroni d'avoir envoyé Ayouba pour renverser le pouvoir anjouanais. Bacar a ajouté que si la gendarmerie n'a pas réagit c'est pour éviter l'effusion de sang et que lui et ses hommes sont en train d'organiser la riposte.