Afrique: On veut des investissements, pas de la charité, réclament les africains

1 Novembre 2001

Washington, DC — "L'aide ne veut pas dire la charité," réclame le directeur général du groupe hôtelier malgache Glacier, venu participer au sommet Africo-Américain organisé par le Corporate Council on Africa (CCA) en Philadelphie. "L'aide c'est l'investissement," explique-t-il.

Approximativement six cents des 15.000 participants au sommet sont hommes d'affaires africains. joints par une centaine de responsables gouvernementaux. Tout le monde reconnait que la conjoncture économique mondiale est difficile, surtout après les attentats terroristes du 11 septembre et leurs répercussions universelles. Mais l'homme d'affaire malgache est catégorique dans son optimisme. "Au terme de toute période délicate, il y en une moins difficile," insiste-t-il, "Le fait que l'administration américaine ait organisé cet événement est très encourageant pour nous".

Le sommet, le plus grand forum jamais tenu au nouveau monde entre africains et américains (en dehors des Nations Unies), a pour objectif la consolidation des relations commerciales entre les deux continents. Le CCA regroupe plus de 190 sociétés américaines représentant 85 pour cent des investissements américains privés en Afrique.

"Le continent africains aura besoin d'investissements beaucoup plus intensifs que la normale," affirme Stephen Hayes, président de la CCA. "On aura beacoup de travail à faire dans ce domaine. Chez nous, on continue de percevoir l'Afrique - de manière plutôt injuste - comme une entreprise à risque élevé".

Selon Hayes, le futur des économies africaines sera assuré plus par les petites et moyennes entrepreprises et que par les grandes multinationales. "Il y a beaucoup de petites et moyennes entreprises qui n'ont pas besoin d'un million de dollars pour démarrer".

Les participants débattent aussi de la question de l'intégration économique. Ils sont majoritairement de l'opinion que les mutations de l'économie mondiale exigent une approche régionale. Souligant "la destruction systématique et le gaspillage des ressources" qui resultent de la guerre en République Démocratique du Congo, le président Joseph Kabila, invité d'honneur du sommet, a rappelé dans son allocution d'ouverture que la situation économique désastreuse dans son pays, a mené à la marginalisation de toute la région d'Afrique centrale. Kabila, qui a également mis l'accent sur les liens 'étroits' entre la stabilité politique et la prospérité économique, était consensuellement applaudi par les délégations africaines.

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