Washington, DC — Le Président Olusegun Obasanjo s'est excusé jeudi auprès de la population d'Ikeja pour lui avoir dit qu'il n'était pas obligé d'être avec elle lorsqu'il s'est rendu sur les lieux lundi, suite aux explosions en chaîne qui se sont produites la veille dans l'armurerie de la zone. Débordé par les sinistrés, Obasanjo avait exprimé son exaspération en criant à la foule de se taire. "Quand j'ai visité le lieu des explosions à Ikeja", a-t-il déclaré mercredi, "on avait encore fait état d'aucune fatalité".
Le chef de l'Etat a aussi annulé un voyage qu'il devait effectuer aux Etats-Unis et au Venezuela jeudi. Cette annulation est intervenue suite à une motion votée mercredi par la Chambre des Représentants du parlement nigérian lui interdisant de quitter le territoire national tant que le risque d'autres explosions n'avait pas été entièrement écarté. Selon des nouvelles en provenance de Lagos, une nouvelle explosion s'est produite mercredi à Ikeja lors d'une une visite d'inspection dans la zone du Président du Sénat Pius Anyim.
D'autre part, des centaines de soldats laissés dans le dénuement par les explosions de l'armurerie d'Ikeja se sont pris au Vice-Président de la République, Atiku Abubakar accusant son gouvernement de ne pas avoir subvenu à leur besoins. Des soldats, qui scandait "Allez vous-en, allez vous-en" à l'approche d'Abubakar, l'ont empêché de rentrer dans une école où des familles sans abri sont installées depuis dimanche, et quelques'uns lui ont même jeté des pierres.
Selon la Croix Rouge nigériane, plus de mille personnes, des enfants en majorité, sont toujours portées disparues. Bien que 450 enfants aient été réunis avec leurs familles, le sort de plusieurs centaines d'autres reste toujours inconnu dans cette région du pays où le trafic d'enfant serait courant.