Washington, DC — Le leader de l'opposition, Marc Ravalomanana, a annoncé à ses partisans mercredi son intention de prendre le pouvoir et d'organiser une cérémonie d'investiture ce vendredi. Il a également déclaré que l'armée l'avait assuré de sa neutralité dans ce conflict qui l'oppose au Président Ratsiraka.
L' annonce semble contredire la décision prise par Ravalomanana mardi pour participer au second tour des élections, prévu au départ pour le 24 février puis reporté plus tard.
Cet accord a été facilité mardi par Said Djinnit, Secrétaire général Adjoint de l'Organization de l'Unité africaine (OUA), suite a des entretiens tenus par les deux camps, qui n'ont tout de même pas pu régler tout leurs contentieux.
José Andrianoelison, un conseiller présidentiel, a déclaré que les partisans du Président Ratsiraka peuvent faire confiance à leur délégation qui n'a "laché quoique se soit des intérêt du pays".
S'adressant à ses partisans lundi, Marc Ravalomanana, leader de l'opposition et maire de la capitale, leur a demandé de se préparer à un affrontement avec le gouvernement et leur a annoncé qu'il était prêt pour prendre le pouvoir. Cependant, on dit des deux côté que le dialogue, bien que fragile, n'est pas entièrement rompu.
Il y a trois semaines, la Haute Cour Constitutionnelle avait décrété qu'un second tour soit tenu le 24 février prochain, suite aux elections de décembre dernier dont les résultats sont contestés par l'opposition. Selon la Cour, Ravalomanana, qui réclame 50% des voix, n'en a récolté que 46,2%, contre 40,8% pour le Président Ratsiraka.
Au départ, l'opposition avait rejeté l'appel à un second tour. Mais on rapporte que la pièrre d'achoppement principale dans les négociations de ce mardi était une revendication de l'opposition pour que Ravalomanana puisse choisir la majorité d'un gouvernement de transition pour gérer les affaires du pays avant la tenue du second tour.
Lors de sa dernière visite à Madagascar la semaine dérnière, le Secrétaire général de l'OUA, Amara Essy, s'est dit en faveur d'un report du scrutin du 24 février pour un mois. "Toutes les conditions de transparence et les garanties de credibilité doivent être mises en place", avait t-il déclaré à la presse à Antananarivo.
Une série de grève entamée au cours des dernières semaines a paralysé le pays, lui coûtant, estime t-on, quelques $14 millions par jour. Madagascar, une ancienne colonie française devenue indépendante en 1960, est l'un des pays les plus pauvres du monde. L'ile est située à 400 kilomètres de la côte du Mozambique dans l'Ocean Indien. Ratsiraka, ancien dirigeant militaire, a été élu président en 1996. Son rival, Marc Ravalomanana, était homme d'affaires avant de devenir maire de la capitale.