FDA III: Rapport sommaire des rapporteurs, lundi 4 mars

7 Mars 2002
communiqué de presse

Addis Ababa — Les rapports d'FDA III permettront de corriger les erreurs passées, dit Amara Essy

Le Secrétaire général de l'OUA, M. Amara Essy a dit à Addis-Abeba hier que le rapport d'FDA III " permettra de corriger les erreurs que les pays africains ont pu commettre par le passé, dans leurs efforts pour assurer l'intégration " et a ajouté : Le rapport que nous rédigeons nous montrera nos insuffisances et nos imperfections.

Dans le discours qu'il a prononcé à l'ouverture d'FDA III, M. Essy a dit :

*La CEA dispose d'une mine d'informations dans laquelle l'OUA pourrait continuer à puiser pour l'exécution du mandat qui lui a été confié d'établir l'Union africaine.

*FDA III pourrait valoriser davantage les efforts que déploie l'OUA pour mettre en place l'Union africaine qui devrait être la solution aux conflits qui drainent le sang de l'Afrique, à sa balkanisation, à l'égoïsme national et à bien d'autres obstacles au développement de l'infrastructure de base et du capital humain.

*Répondant à la question de savoir comment il envisageait de mettre en place une Union africaine en un an alors qu'il a fallu 50 ans à l'Europe pour mettre en place l'Union européenne, il a dit que c'est l'échec qui permet de s'améliorer. Nous n'avons pas réussi dans le processus d'intégration par le passé, mais nous sommes déterminés à construire une Union africaine forte et à en faire une réussite.

*Les nouvelles formes de partenariat faciliteront la participation active des opérateurs économiques en Afrique et la dynamique régionale transcendera en définitive la dynamique nationale.

M. K.Y. Amoako, Secrétaire exécutif de la CEA, a exhorté les participants à partager leurs préoccupations et idées en ce qui concerne l'intégration. Les questions qui le préoccupaient étaient les suivantes :

*L'intégration économique doit être encouragée à tous les niveaux - en fournissant un appui au secteur informel, en facilitant la croissance des micro, petites et moyennes entreprises, en réduisant les échanges fondés sur des pratiques de corruption et en encourageant le commerce et l'investissement des grandes sociétés locales et internationales qui peuvent réaliser des économies d'échelle sous-régionales et régionales.

*Un certain nombre de biens collectifs doivent être encouragés par l'intégration. Il s'agit de la paix et de la sécurité, du développement social, des défis écologiques communs, de l'expertise et de la recherche scientifiques sous toutes ses formes.

* Des approches de la régionalisation plus efficaces sont nécessaires. Les treize CER existantes sont les morceaux d'un puzzle, qui ne s'emboîtent pas - c'est la raison pour laquelle presque tous les pays africains appartiennent à plus d'une CER ; 27 pays appartiennent à deux CER, 18 appartiennent à 3 CER et un pays appartient à 4 CER.

*Quelle devrait être la cadence de l'intégration ? Jusqu'à présent la cadence a été délibérée et lente, mais maintenant elle va s'accélérer. Il faut rechercher des moyens d'accélérer le processus, d'identifier les meilleurs cas en Afrique et ailleurs dans le monde et d'en tirer profit. La décision en ce qui concerne la cadence de l'intégration, devrait être ambitieuse mais la cadence devrait être réaliste.

*Il faut une nouvelle façon de conceptualiser et de financer l'intégration régionale qui permette non seulement de calculer le coût de l'intégration mais aussi le coût qu'il y aurait à payer si rien n'est fait pour assurer une intégration politique et économique effective.

*Pour une intégration réussie, il faut un consensus politique véritable dans l'ensemble de la société afin qu'une solidarité régionale puisse naître se perpétuer tant dans l'esprit des gens qu'au sein d'institutions viables.

Dans un discours lu en son nom par Cyril Enweze, Vice-Président pour les opérations, M. Omar Kabbaj, le Président de la Banque africaine de développement a dit que les activités entreprises par la Banque dans le domaine de l'intégration étaient les suivantes :

*Opérations et consultations sur les politiques visant à appuyer les mesures nationales et régionales

*Mise en place et entretien de l'infrastructure régionale .Promotion du secteur privé et investissement

*Mise en place de capacités nationales et régionales

*Promotion du développement durable.

Il a dit que ces activités étaient entreprises aux niveaux suivants : multinational, des pays, du secteur privé et des organisations régionales et internationales.

*Au niveau multinational, la BAD avait engagé près de 821 millions de dollars E-U pour financer des projets et fournir une assistance technique à près de 136 projets multinationaux.

*Au niveau des pays, auxquels la BAD consacre le plus gros de ses ressources, la Banque a engagé 41,3 milliards de dollars E-U. La BAD s'efforce aussi, dans le cadre de ses stratégies d'intervention et de son système d'allocation des ressources, d'assurer la synergie de ses opérations et des mesures entreprises par les Etats membres.

*Au niveau des opérateurs économiques, où la BAD fournit une assistance au secteur privé, la Banque a approuvé 745 millions de dollars E-U à la fin de l'année.

*Pour renforcer le processus d'intégration économique et politique, la BAD a également financé et cofinancé plusieurs programmes fondés sur les politiques et ayant des dimensions régionales tels que le programme de promotion des tarifs et de la compétition au Sénégal, le projet de production d'électricité d'Azitoi en Côte d'Ivoire, le Fonds pour les infrastructures de l'Afrique du Sud, la réforme des marchés publics pour le COMESA, la facilitation du commerce régional grâce à l'harmonisation des tarifs douaniers dans son opération de soutien économique au Ghana et le projet pour l'étude sur l'enseignement supérieur de l'UEMOA.

M. Kabbaj a dit que la BAD avait également appris les leçons suivantes :

*Les projets d'infrastructures, spécialement dans le secteur du transport - à l'exception d'Air Afrique, donnent de meilleurs résultats que les projets dans d'autres domaines;

*Plus grand l'engagement des parties impliquées dans une initiative d'intégration et plus grand l'appui du public au niveau local, plus grandes sont les chances de succès;

*Pour assurer la durabilité des projets régionaux, la BAD doit collaborer étroitement avec les institutions régionales et sous-régionales pertinentes dans le domaine de la mise en place de capacités et de la formation;

*La bonne gouvernance et un environnement où il n'y a aucun conflit sont nécessaires pour instaurer les environnements propices et lancer des initiatives d'intégration se fondant sur le marché;

*La BAD doit s'impliquer dans des arrangements de cofinancement regroupant les financiers extérieurs et les pays bénéficiaires.

M. Meles Zenawi, Premier Ministre d'Ethiopie, avait auparavant dit que l'intégration régionale était le premier défi politique et économique suprême que les Africains ont à relever aujourd'hui. Il a dit :

*L'Afrique était dotée de ressources considérables qui peuvent permettre l'intégration, elle ne dispose pas cependant du capital humain et des infrastructures très importants qui doivent constituer la base d'une intégration effective. Pour cette raison, l'intégration que nous voulons est une affaire de survie littéralement, et semble très complexe et très ardue.

*Les dirigeants africains s'étaient engagés à assurer le degré pratique maximal d'intégration économique et politique. Telle est la signification de l'Acte constitutif de l'Union africaine que nous avons élaboré a-t-il dit.

*Si l'Afrique veut réussir son intégration régionale, les efforts doivent s'appuyer sur la volonté politique et ne pas être seulement mentionnés dans des documents.

Le Premier Ministre a dit aussi que l'Ethiopie resterait attachée à l'intégration régionale et à l'unité africaine parce qu'il était convaincu que c'était dans l'intérêt de son pays et dans celui de tous les pays africains au niveau individuel.[ADF3]

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