Mali: La présidentielle du 28 avril enracine t-elle le pays dans la voie de la démocratisation?

3 Mai 2002
analyse

On s’achemine vers un probable deuxième tour de la présidentielle du 28 Avril 2002, qui opposerait vraisemblablement, le général à la retraite Amani Toumani Touré (28,32%), candidat «indépendant» soutenu par une large coalition des partis et associations, à M. Soumaïla Cissé (26,10), le candidat de l’Adema, le parti au pouvoir. Le troisième larron, Ibrahim Boubacar Keita (19,44%), ancien Premier ministre, vient de dénoncer une «fraude grotesque et grossière». Ainsi, IBK conteste les chiffres et leur « manipulation» . Il «refuse de se considérer perdant lui-même». Surtout que le dépouillement des votes de Bamako, pourraient, selon certains observateurs, lui être favorables. Pour sa part, le ministère de l’administration du territoire estime que c’est un «faut débat» que le plaignant ouvre, car «tout s’est passé dans les bonnes conditions». Quant à la commission électorale nationale indépendante (Ceni), sans soutenir les propos d’IBK, elle relève cependant des «anomalies». Moustapha Cissé, son président, a affirmé que «la totalisation des résultats par la Commission centralisation des résultats s’effectuait en l’absence des procès verbaux»

Cette note hors gamme entre la Ceni et le ministère de l’administration du territoire sur la crédibilité du premier tour des élections porterait t-elle préjudice au processus de démocratisation entamé au début des années90? Il très tôt de le savoir. Cependant, une chose est sûre: de la manière dont IBK, ancien Premier ministre d’Alpha Konaré, le Président sortant, réagira à propos des résultats finaux du premier tour, qui déjà le placent en troisième position, dépendra la crédibilité que les Maliens accorderont à ce scrutin. Et de la continuation sans heurts du processus de démocratisation. Le pays garderait ainsi son beau épithète de modèle africain, sinon rejoindrait le camp peu flatteur de ceux des états dont les gouvernants «organisent des élections pour ne pas les perdre».

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Dans le cours terme, c’est donc Ibrahim Boubacar Keita qui pourrait jouer le rôle de faiseurs de rois au Mali. Car du report de ces voix, pourrait en effet sortir le prochain chef de l’Etat du Mali.

Quel que soit celui à qui les Maliens accorderont leurs suffrages au second tour, qu’il était «mal élu» ou «bien élu», cet heureux élu là, civil ou militaire en civil, sera à la tête d’un des Pays les plus pauvres de la planète. Avec un taux de couverture médicale et de fréquentation scolaire, surtout pour les jeunes filles, très bas, le Mali vit pour l’essentiel de l’aide au développement.

Si ailleurs dans les pays du Sud, il a été démontré que les nouvelles technologies de l’information et de la communication contribuent au développement des pays comme l’île Maurice, l’Afrique du Sud ou l’Inde. Au Mali, par contre, le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la communication dans l’acheminement des résultats du premier tour de la présidentielle du 28 Avril 2002, a été décrié par certains candidats.

C’est donc sur le terrain du développement intégral du Mali, notamment à l’éradication de la pauvreté qui sévit dans le pays que le nouveau Président sera attendu. De pied ferme par une armée de sans empois et chômeurs.

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