Washington, DC — Le ministère de l'administration du territoire du Mali a déclaré jeudi 16 mai, que le général à la retraite Amadou Toumani Touré, avait remporté le deuxième tour de l'élection présidentielle, avec 1.099.653 voix, soit 64,35% des suffrages.
Son adversaire, Soumaïla Cissé, candidat du parti au pouvoir a obtenu pour sa part 609.320 voix, soit 35,65% des suffrages exprimés. Fair play, il a reconnu sa défaite. "Je félicite le général Amani Toumani Touré", a t-il déclaré.
La participation a été faible. Elle était au premier tour de 38% des inscrits. Au second tour, elle n'était plus que de 30,17%.
Peu bavard avant l'annonce des résultats provisoires, qui seront confirmés dans les prochains jours par les juges de la Cour constitutionnelle du Mali, le vainqueur, ATT reconnait que sa tâche sera ardue, car "le terrain politique est plus rude que le terrain militaire".
Le ton mesuré et courtois du candidat de l'Adema, l'alliance des partis au pouvoir à Bamako, tranche d'avec le ton de ses interventions d'entre les deux tours. En félicitant publiquement son adversaire, Cissé a posé là, un acte qui le grandit, mais surtout un acte qui consolide la réputation du processus de démocratisation de ce vaste pays de l'ouest de l'Afrique.
Pour le nouvel élu, les chantiers auxquels il devra faire face sont nombreux. A commencer par celui de l'éducation. En effet, plus de la moitié des maliens ne savent ni écrire ni lire. Le pays est classé selon les critères des institutions du système des Nations unies parmi les pays les plus pauvres du monde.
Au courage militaire et à sa connaissance de la vie associative et communautaire du pays profond, le nouveau Président devra être plus imaginatif et inventif, pour sortir son pays de ce "hit parade" des nations les plus pauvres de la terre.
