Seoul — A l’exception notoire des « Aigles de Carthage » de Tunisie, quatre des cinq représentants africains à la coupe du monde 2002 ont déjà livré leur premier match avec des fortunes diverses. Les tunisiens entrent en lice le 05 juin face à la Russie.

Ce sont les touts nouveaux africains arrivés en coupe du monde pour la première fois qui ont ouvert la bal par un exploit. Les « lions de la Teranga » du Sénégal ont suscit é la crainte, la joie et l’espoir de part et d’autres des quatre points cardinaux en s’imposant face aux champions du monde en titre . Grâce à un but du « nouveau monstre de l’antre-jeu » Pape Bouba Diop, le Sénégal est rentré dans l’histoire de la world cup par la grande porte en imitant le Cameroun d’il y’a douze ans dans des circonstances identiques. Une victoire simultanément salué e sur le continent africain à travers les grandes villes et les hameaux les plus reculés. A Dakar, Bujumbura, Bamako, Conakry, Abidjan ,Cairo, Lagos et Johannesburg, la liesse populaire avait la même densité, le même tempo et saluait l’ultime débordement de El Hadj Diouf que le gaillard Bouba Diop reprenait à l’aide de l’épaule de Barthez.

Le chemin de l’Afrique dans ce premier mondial du nouveau millénaire était tout tracé ,il ne restait plus qu’aux différents représentants du continent à s’y maintenir. Ce que le Cameroun ,contre vents et marées et face à une robuste équipe irlandaise, a réussi moyennement en faisant match nul contre l’Irlande ,un but partout. C’est pourtant ,les « maîtres d’Afrique » qui ouvraient le score grâce à son inévitable duo d’attaque Mboma-Eto’ o, le premier concrétisant un exploit individuel du second.

Sous le poids d’une fatigue apparente et dû au changement de climat, les camerounais réputés solides bagarreurs ont eu du mal à contenir les assauts irlandais en seconde pé riode. Ils ont néanmoins empoché le point du nul. Reconnus redoutables dans l’implacable adversité, les « champions d’Afrique » sur lesquels misent tout le continent sauront se ressaisir et assurer les victoires prochaines.

Les « bafana-bafana » d’Afrique du Sud , après une Can rat ée en janvier dernier et l’éviction de leur entraîneur portugais Carlos Queiroz semblent reprendre du poil de la b ête. Moins attendus que les deux sélections africaines cité es plus haut, ils sont bien rentrés dans la compétition en contraignant les malins paraguayens au nul ; deux buts partout . Une rencontre très offensive avec des sud- africains décidés à faire mieux que lors de leur premier mondial en France en 1998.

Les « super-eagles » du Nigéria, malgré un retour en force après la Can manquée de Bamako, n’ont pu trouver les clefs d’une victoire face à une très conquérante équipe argentine vénue avec les ambitions d’un futur champion du monde. Batistuta a été le bourreau de la défense nigériane qui a croulé finalement sous le poids des assauts répétés des champions du monde 1978 et 1986. Situé dans une poule qualifiée de « poule de la mort », les coéquipiers de Jay- Jay Okocha devront batailler ferme pour s’assurer un ticket qualificatif au second tour . L’issue de leur rencontre prochaine face à la Suède et à L’Angleterre nous édifiera sur leur avenir dans ce mondial.

En quatre rencontres, une victoire ,deux nuls et une dé faite ,l’Afrique semble bien parti dans cette coupe du monde avec une possibilité réelle ou supposée de placer deux à trois équipes au second tour . Ce qui serait une ré volution, un exploit. Il demeure très possible car le Séné gal a montré comment s’y prendre , c’est en gagnant au nom du continent.

La Tunisie dira si elle a assimilé la leçon de courage et de bravoure du Sénégal ou pas.